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Inondations: "Reconstruire à l'identique n'est ni souhaitable ni raisonnable"

Comment reconstruire après les inondations? "Reconstruire à l'identique n'est ni souhaitable ni raisonnable", estime le ministre
© Belga
 
 

Les bourgmestres des 14 communes du GREOVA (Groupement régional économique Ourthe-Vesdre-Amblève) ont rencontré vendredi après-midi Willy Borsus, le ministre wallon en charge du Commerce. La réunion s'est tenue au sein des locaux de l'administration de Chaudfontaine. Le but: lancer des pistes pour aborder la période "post-inondation".

Durant la réunion, certains des maïeurs ont eu des mots durs pour décrire ce qu'ils ont vécu durant les inondations survenues à la mi-juillet, d'autres ont exprimé leurs craintes et leur colère.

C'était une vision d'apocalypse

"On a cru que beaucoup de nos habitants allaient mourir", a ainsi expliqué Daniel Bacquelaine (MR), représentant de la commune de Chaudfontaine, soucieux d'illustrer le climat auquel les bourgmestres ont été confrontés le mois dernier. "Certains de nos concitoyens se sont retrouvés dans le noir, sans GSM, ils ont vu des troncs d'arbres traverser leur maison. C'était une vision d'apocalypse et c'est pour ça que la reprise du quotidien a été difficile". Pour le maïeur réformateur, la priorité est désormais d'éviter que les vallées ne deviennent des villes fantômes, en recréant des activités et en rouvrant les crèches ou les écoles. Sur la seule commune de Chaudfontaine, c'est près de 40.000 tonnes qui ont jusqu'à présent été déblayées, soit 1 million d'euros de budget.

Bon nombre d'infrastructures publiques sur les communes concernées sont détruites. Aywaille a, par exemple, chiffré à près de deux millions d'euros les dégâts occasionnés à ses infrastructures sportives. A cela s'ajoutent partout ailleurs les ponts, routes et trottoirs qu'il faudra reconstruire.

Reproduire à l'identique n'est ni raisonnable ni souhaitable non plus

Cette entrevue était aussi l'occasion pour les élus locaux de mettre en exergue certains besoins en matière de logements. Par l'entremise de leur président, Philippe Dodrimont (MR), tous se sont par ailleurs accordés pour dire qu'il fallait reconstruire les quartiers touchés, mais pas n'importe comment. "Déplacer des quartiers entiers ne semble pas raisonnable ou souhaitable", a acquiescé le ministre, "reproduire à l'identique n'est ni raisonnable ni souhaitable non plus, il faut désormais travailler sur la perméabilité des surfaces, sur la capacité des sols à absorber plus de volumes d'eau".

Le constat est partagé: il faut tirer les leçons de la catastrophe. Une circulaire est en préparation pour s'assurer que les futurs bâtis seront moins exposés aux inondations, via l'utilisation de pilotis, par exemple. "Il faut tenir compte de la dimension humaine et apporter un certain nombre de changements", a précisé le ministre. Est aussi envisagé un vaste "master plan" en matière d'aménagement du territoire.

La question des berges a également été abordée. Il y a urgence à les reconstruire durablement mais le dossier est complexe: certains tronçons sont privatisés, d'autres sont communaux et certains régionaux.

Autre volet crucial: l'indemnisation des victimes et le recours au fonds des calamités. Une série d'exclusions risque d'empêcher des entreprises de bénéficier de compléments d'aides aux assurances. Or, des milliers de personnes se retrouvent aujourd'hui en chômage économique car leur entreprise est à l'arrêt, "c'est la raison pour laquelle nous allons réécrire le texte", a insisté Willy Borsus.


 

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