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Des mandataires locaux reçoivent "jusqu'à 500€ la minute de réunion": Paul Furlan frappe du poing

 
 

24 mandataires locaux perçoivent de très généreuses rémunérations pour siéger dans trois organes d'avis internes à Publifin, l'intercommunale qui contrôle à 100% l'entreprise Nethys (Voo, BeTV, L'avenir), rapporte mardi Le Vif sur son site internet. Christophe Clément, Dominique Demoulin et Alain Hougardy ont recueilli la réaction des politiques wallons.

"J'ai exigé, et le mot n'est pas exagéré, que l'on mette fin, ou en tout cas qu'on transforme ce régime", lance le ministre wallon des Pouvoirs locaux au Parlement wallon. En colère, Paul Furlan demande à l'intercommunale liégeoise de cesser le mode de rémunération révélé par nos confrères du Vif. D'après lui, le signal envoyé à l'opinion est très mauvais. "On ne peut pas rémunérer des gens qui déclarent eux-mêmes n'avoir rien ou pas grand-chose à faire, et pour certains sans s'en rendre compte", confie le ministre socialiste.

À l'origine de ces révélations, on retrouve l'échevin des Finances d'Olne, l'une des 76 communes actionnaires de Publifin, Cédric Halin. Il a épluché les documents internes de l'intercommunale Publifin. 24 mandataires locaux perçoivent entre 1.340 et 2.870€ par mois en échange de quelques réunions consultatives où leur présence n'est pas exigée. "On s'aperçoit que c'est généralement de l'information qui est donnée au mandataire. Il y a généralement assez peu de réflexions qui ont lieu lors de ces réunions", explique Cédric Halin.


Ecolo se demande "dans quel monde" ils vivent, le MR dit avoir prévenu depuis longtemps

Issus du PS, du MR et du cdH, les mandataires auraient perçu un total de 2 millions d'euros en trois ans. "On se demande dans quel monde vivent ces mandataires qui touchent des sommes totalement exorbitantes, jusqu'à 500€ la minute de réunion, pour faire un travail qui n'apparaît pas vraiment fondé", estime Stéphane Hazée, député wallon Ecolo.

"Voilà dix ans que le MR et, personnellement, je défends ici au Parlement wallon un cadastre des rémunérations pour avoir la plus grande transparence, et que tous les mandats et rémunérations soient connus. Concernant les intercommunales ce n'est toujours pas le cas", affirme Pierre-Yves Jeholet, chef de groupe au Parlement wallon. Jean-Luc Crucke (MR) a rappelé qu'il avait averti le gouvernement dès 2015 du risque d'abus que l'on constate aujourd'hui chez Publifin.

Publifin contrôle à 100% l'entreprise Nethys (Voo, BeTV, L'avenir). Dans un communiqué, l'intercommunale affirme respecter les barèmes en vigueur.


Le budget 2017 modifié en urgence face à l'affaire Publifin

Ce mercredi soir, le budget 2017 a été voté au Parlement wallon. Une modification y a été apportée suite au dossier Publifin: l'amendement "Publifin" du PS et du cdH a été approuvé majorité contre opposition. Il vise, après la controverse lancée mardi par Le Vif, à limiter la rémunération des comités de secteur des intercommunales telles que Publifin au jeton de présence de 150 euros.

Un amendement Ecolo, soutenu par le MR, visant à supprimer ces comités de secteur, a pour sa part été rejeté. "Nous aurons réussi à faire bouger la coalition", s'est réjoui le chef de groupe Ecolo Stéphane Hazée. "Mais ce n'est toutefois qu'une rustine médiatique, puisque les comités de secteur sont maintenus dans leur composition qui ne respecte pas le droit wallon", a ajouté le député d'opposition. Jean-Luc Crucke souligne lui aussi que l'amendement adopté n'offre aucune réponse à la gouvernance de ces intercommunales spécifiques, où la transparence n'est toujours pas assurée. "Votre responsabilité est engagée", a-t-il lâché à l'adresse du ministre des Pouvoirs locaux Paul Furlan. 


 

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