Les promesses des partis politiques en campagne sont-elles vraiment réalisables sur le plan économique? Désormais, c'est ce qu'est censé contrôler le Bureau du Plan. Il doit analyser le coût de des programmes. Mais ses responsables tirent aujourd'hui la sonnette d'alarme. Sans moyens supplémentaires d'ici les élections de 2019, ce sera mission impossible.
Souvent, lors des débats politiques qui précèdent des élections, les promesses fusent de toutes part, et il n'est pas évident de savoir si elles sont réalistes, ou si elles relèvent plutôt de l'utopie.
Pour éviter ce type de situation, une loi a été créée. Le bureau du plan doit évaluer les programmes électoraux, donner un avis chiffré et objectif. En résumé… les promesses électorales en l'air, c'est fini. Enfin, ça c'était la théorie, mais en pratique, le bureau du plan n'a pas les moyens d'assumer ce rôle.
Ce n'est pas réalisable compte tenu des moyens
Pour rappel, le Bureau fédéral du Plan (BFP) est un organisme indépendant d'intérêt public. Il réalise des études et des prévisions sur des questions de politique économique, sociale, environnementale et leur intégration dans une perspective de développement durable. Nos journalistes Loïc Parmentier et Didier Clippe ont rencontré un commissaire du plan. "Ce n'est pas réalisable compte tenu des moyens. Nous n'avons pas les moyens humains pour réaliser autant d'évaluations en aussi peu de temps", explique Philippe Donnay.
5 millions d'euros en plus ou deux autres possibilités
Ce commissaire au Bureau du Plan a fait ses petits calculs: pour y arriver, il lui faudrait 5 millions d'euros en plus, ou alors changer la loi. "Il y a deux pistes. Une consiste à limiter le nombre de programmes à évaluer. C'est-à-dire de limiter aux partis politiques qui se trouvent à la chambre des représentants. La deuxième est de limiter le nombre de priorités à évaluer", indique Philippe Donnay.
Voilà pour les alternatives proposées par le Bureau du Plan. L'organisme a averti le gouvernement. Reste à voir s'il sera possible de modifier la loi avant les prochaines élections de 2019.
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