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Débat très animé entre Di Rupo et Charles Michel à la Chambre: "Raoul Hedebouw, sortez de ce corps!"

 
 

Le Premier ministre Charles Michel et son prédécesseur Elio Di Rupo ont croisé le fer mardi à la Chambre. Le président du PS a dressé un sombre bilan de l'action du gouvernement actuel devant les députés. M. Michel l'a fréquemment interrompu en dénonçant des "contre-vérités".

Le débat sur le discours de politique générale du gouvernement -la dernière de cette législature- a pris un tour animé mardi matin sur fond de lutte contre les "fake news" annoncée la veille. Au nom du PS, ce n'est pas le chef de groupe mais le président du parti qui est monté à la tribune. "Il est urgent qu'un autre gouvernement prenne les rênes de notre pays", a lancé l'ex-Premier ministre. Le socialiste a énuméré ce qui lui apparaît comme des reculs sociaux dans le domaine des pensions et des soins de santé, une baisse du pouvoir d'achat, un "massacre des services publics" ou encore un "fiasco de la politique énergétique".

"Les citoyens souffrent. Leurs fins de mois sont difficiles", a affirmé M. Di Rupo. Selon lui, les allocataires sociaux, les pensionnés et les jeunes paient un tribut bien lourd à 4 ans de "gouvernement MR/N-VA" qui a fait "flop, flop, flop".


"Vous avez cité Nelson Mandela mais ça ne suffira pas à effacer les frasques de Francken et Jambon"

Lundi, le Premier ministre a tiré un bilan bien différent de l'action de son gouvernement après 4 ans d'exercice. Il a notamment épinglé la création de 219.000 emplois supplémentaires, l'augmentation du revenu disponible réel des citoyens ou encore l'augmentation du revenu d'intégration.

M. Di Rupo souhaitait ne pas être interrompu pendant son intervention. Il est loin d'avoir été exaucé. Le débat a tourné à un affrontement PS-MR. M. Michel n'a pas été en reste. "C'est une addition de contre-vérités. Vous êtes dans le déni le plus complet. Raoul Hedebouw, sortez de ce corps! ", a lancé le Premier ministre à son prédécesseur, taxé de "populisme" mais aussi de "salir l'image du pays".

La dernière affirmation a fait réagir sur les bancs écologistes. "Hier, vous avez cité Nelson Mandela mais ça ne suffira pas à effacer les frasques de Francken et Jambon", a répondu Kristof Calvo (Ecolo-Groen).

Le président du CD&V, Wouter Beke, s'est posé en arbitre. "Sous le gouvernement précédent, j'ai entendu beaucoup de caricatures venant de l'opposition. J'en entends aujourd'hui aussi beaucoup qui viennent de l'opposition", a-t-il fait remarquer à M. Di Rupo. Le député démocrate-chrétien a mis en avant les réalisations de l'équipe actuelle. "Faire comme si les chiffres n'existaient pas, ce n'est pas honnête. Soyons sérieux! ".


"Vous avez perdu 4 ans"

Les écologistes ont déploré le peu de place que le discours du gouvernement réservait au défi climatique au lendemain de la publication d'un rapport important du GIEC. A peine six lignes: "quel décalage! ", s'est exclamé Jean-Marc Nollet (Ecolo) qui pointe du doigt la hausse des émissions de CO2 issues de la mobilité. "Vous avez perdu 4 ans, ce sont 4 ans qui pèseront très lourd".

Lors de sa mise en place en octobre 2014, les pronostics de survie du gouvernement "kamikaze" -où le MR est le seul parti francophone aux côtés de 3 formations flamandes- étaient réservés. "Quatre ans plus tard, le gouvernement est toujours là, l'Etat-providence est renforcé, l'économie de notre pays a redémarré et la démocratie est toujours aussi vigoureuse", a dit le chef de groupe MR, David Clarinval.

Le bilan du cdH, dans l'opposition au fédéral et en majorité avec le MR en Wallonie, est moins élogieux. "Vous avez tenu contre vents et marées, vous avez montré votre capacité à avaler des couleuvres des plus indigestes de vos partenaires, en particulier la N-VA", a souligné la cheffe de groupe, Catherine Fonck.


 

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