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Tous les membres du personnel soignant devront être vaccinés: si un travailleur refuse, ce sera le chômage temporaire puis le licenciement

Tous les membres du personnel soignant devront être vaccinés: si un travailleur refuse, ce sera le chômage temporaire puis le licenciement
(c) Belga
 
CORONAVIRUS
 

Le comité ministériel restreint s'est accordé lundi soir sur les modalités de l'obligation vaccinale des soignants, a-t-on appris de source gouvernementale. Une phase transitoire s'appliquera entre le 1er janvier et le 31 mars, avant une obligation pleine et entière à partir du 1er avril, a-t-il été précisé.

Période tampon jusqu'au 31 mars

Entre le 1er janvier et le 31 mars, les membres du personnel soignant devront attester soit du vaccin contre la Covid-19, soit avoir passé un test PCR dans un délai de 72 heures (ces tests doivent donc être renouvelés toutes les 72 heures). Ceux qui ne rentreraient pas dans ces conditions bénéficieront du chômage temporaire corona.

Mise en application dès le 1er avril

Dès le 1er avril, l'obligation s'appliquera pleinement. Le personnel qui ne serait pas vacciné sera dès lors licencié de plein droit et bénéficiera du chômage classique avec maintien de l'ancienneté et des droits. Dans le détail:

  • Pour les travailleurs des soins de santé employés: licenciement et retrait de l'agrément. Ils ne pourront donc plus exercer leur métier médical.
  • Pour les prestataires indépendants (médecins des hôpitaux, infirmier à domicile...): retrait de l'agrément et droit passerelle classique.

Le texte doit passer au conseil des ministres vendredi et être soumis au Conseil d'État. On estime que 60.000 membres du personnel soignant ne sont pas vaccinés en Belgique.

Lors de notre dernier sondage Grand Baromètre RTL INFO - Le Soir de septembre, réalisé par la société Ipsos auprès d'un échantillon représentatif de la population de 2378 répondants (485 à Bruxelles, 930 en Wallonie et 1000 en Flandre), une majorité de Belges (66%) se prononçait en faveur d'une vaccination obligatoire pour l'ensemble de la population. Les Flamands étaient les plus favorables (69%) devant les Wallons (61%) et les Bruxellois (57%).

"Déclaration de guerre": les syndicats outrés par les sanctions des soignants non vaccinés

Ces modalités offusquent les syndicats du personnel soignant, la CSC Services publics rappelant "qu'il s'agit des travailleurs qui gèrent la pandémie depuis deux ans déjà, en première ligne, et qu'on applaudissait à l'époque...". "Mettre le doigt dans une telle mesure, c'est mettre le doigt dans une atteinte aux droits des travailleurs. C'est une déclaration de guerre", prévient le Setca.

Pour le syndicat chrétien, une obligation vaccinale n'est acceptable que si elle vaut pour tous et toutes, et pas uniquement pour le non marchand. Le Setca abonde: "il ne peut être question de s'attaquer à des catégories de travailleurs, de trancher dans leur accès à la profession et au travail".

Les syndicats sont unanimes: soit tout le monde est obligé de se faire vacciner, soit tout le monde a le choix. Le secteur souffre en outre d'un manque d'attractivité et "ferme des services par manque de bras", souligne la CSC Services publics. "Nous sommes opposés à de telles mesures allant jusqu'à mettre en danger l'emploi de ces travailleurs indispensables!". "On risque de se retrouver plus encore en pénurie de bras car on aura mis dehors des travailleurs qu'on n'est pas parvenu à convaincre de se faire vacciner", déplore le Setca, qui prévient qu'il "ne faudra pas que le gouvernement s'étonne si des actions spontanées voient le jour dans le secteur de la santé".

"Nous sommes aujourd'hui à un tournant", estime le Setca. "Ces derniers mois, le gouvernement a échoué dans ses tentatives de convaincre suffisamment de citoyens de se faire vacciner. À présent, il décide d'utiliser l'accès au travail comme une arme à l'encontre de certains travailleurs. Aujourd'hui, le personnel soignant. Et demain, quelle catégorie de travailleurs?".

La CNE va déposer un préavis de grève

La CNE a annoncé mardi qu'elle couvrirait par un préavis de grève "toute action collective qui se déclenchera dans les institutions de soins" pour protester contre les modalités de l'obligation vaccinale du personnel soignant


 

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