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Les CPAS encouragés à dénoncer leurs allocataires qui travaillent au noir: "Deux Mercedes devant la porte, il y a un problème"

Les CPAS encouragés à dénoncer leurs allocataires qui travaillent au noir: "Deux Mercedes devant la porte, il y a un problème"
 
 

Le secrétaire d'Etat à la lutte contre la fraude sociale, Philippe De Backer (Open Vld), veut inciter les CPAS à dénoncer les bénéficiaires d'une allocation sociale qui travaillent en noir, a-t-il annoncé mercredi dans les colonnes du quotidien "Het Laatste Nieuws" ce matin.

"Les gens qui reçoivent une allocation et qui travaillent au noir fraudent deux fois. Ca ne peut plus se produire", déclare-t-il. Selon lui, les CPAS enregistrent environ 2.500 cas de fraude par an, qui ne sont que très peu, voire pas dénoncés. Le nouveau secrétaire d'Etat libéral veut utiliser le point de contact pour la fraude sociale créé en octobre 2015.

"Dès que quelqu'un reçoit une allocation du CPAS et qu'il y a deux Mercedes devant la porte, il y a un problème. Le CPAS doit aussi prendre ses responsabilités", ajoute M. De Backer.

Ce ne sont pas les travailleurs sociaux qui dénonceraient personnellement les cas de fraude mais les CPAS. L'anonymat de l'informateur serait garanti. Le secrétaire d'Etat entend mettre en oeuvre la mesure à l'automne. "Le point de contact sera ouvert cette année aux CPAS", a-t-il confirmé lors de la présentation de sa note d'orientation politique en commission des Affaires sociales de la Chambre.

S'inscrivant dans les pas de son prédécesseur Bart Tommelein, Philippe De Backer a précisé vouloir favoriser la concertation avec les secteurs. "Il me semble souhaitable d'organiser, en concertation avec les collègues compétents, une table ronde avec quelques CPAS des villes-centres des trois Régions afin d'y rassembler et d'y échanger également l'expertise", confirme-t-il dans sa note. "Conjointement avec mon collègue Borsus, nous lancerons une table ronde avec les CPAS pour examiner comment poursuivre la collaboration dans la lutte contre la fraude sociale, en tenant également compte du fait qu'une grande partie de la compétence sur les CPAS a été régionalisée".

Dans l'opposition, le député Jean-Marc Delizée (PS) a exprimé son "malaise" face à la "stigmatisation" des allocataires. "Si vous voulez faire dans la caricature, on recrute à Charlie Hebdo. La misère sociale est une réalité, singulièrement dans certains arrondissements. Venez avec moi sur le terrain et nous compterons le nombre de Mercedes que nous trouverons devant les habitations des bénéficiaires. En revanche, devant les domiciles des personnes épinglées dans les Panama papers, on doit trouver quelques Mercedes et quelques Porsche", a-t-il répliqué.

Il y a quelques mois, un rapport du service d'inspection du SPP Intégration sociale avait pointé le comportement de certains CPAS coupables d'ingérence en matière de respect de la vie privée. "Un bénéficiaire du droit à l'intégration sociale n'a pas obligation à justifier ses dépenses aux CPAS", pointait notamment ce rapport.


 

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