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Bart De Wever: "L’aspect communautaire de ce pays ne va jamais disparaître vu qu’on vit dans deux démocraties séparées"

 
 

Ce 11 juillet marque la fête de la Communauté flamande. Des célébrations à Bruxelles bien différentes de celles qu'on a pu connaître par le passé, par temps de guerre communautaire.

Bart De Wever d’un côté et Charles Michel de l’autre. Voilà les deux hommes que tout le monde attendait. Et le constat est là. En ce jour de fête de la communauté flamande, le climat communautaire semble à l’apaisement. Charles Michel, premier ministre: "Je suis plutôt heureux. Neuf mois après la mise en place d’un nouveau gouvernement, d’avoir mis de côté les débats institutionnels, sur la réforme de l’Etat et être tout entier concentré dans une logique de respect mutuel sur les questions de développements économiques et de protection sociale."


"J’espère que les francophones ont aussi des revendications"

Paul Magnette, ministre-président wallon: "C’est parfois un peu difficile. Il ne faut pas le cacher. On a eu quelquefois des tensions. Quand le Fédéral nous a dit qu’il manquait 750 millions d’euros pour les Régions que nous avons contestées et qu’au final nous avons eu raison. Je ne vous cache pas que cela a été très tendu." Bien entendu, les revendications flamandes n’ont pas disparu comme par magie. Disons que pour l’instant la poussière est sous le tapis. Bart De Wever, député fédéral, indique: "Il y a encore des revendications. J’espère que les francophones ont aussi des revendications. L’aspect communautaire de ce pays ne va jamais disparaitre vu qu’on vit dans deux démocraties séparées."


Un bloc de glace posé sur la Grand-Place

On est loin des extrêmes tensions du passé, même si le naturel revient parfois au galop. "La N-Va a toujours été transparente sur le sujet. Elle est à la tête de la Flandre et elle ne cache pas son souhait de remettre les questions communautaires à l’agenda pour le prochain scrutin. D’ici là concentrons-nous sur les enjeux sociaux économiques. C'est le message qu’on souhaite adressé au gouvernement fédéral." Dans son discours, Jan Peuman, le président du Parlement flamand, souhaite que les néerlandophones fassent plus valoir leur droit à l’autodétermination. "La 6ème réforme de l'Etat (actuellement mise en oeuvre) ne peut être le terminus" et la Flandre, en tant que "partenaire le plus fort" dans la construction belge, a "le droit et le devoir d'imposer encore davantage d'autonomie", a-t-il affirmé dans un discours prononcé à l'hôtel de Ville de Bruxelles en présence du gratin du monde politique et socio-économique flamand, mais aussi de représentants du fédéral et des autres entités, francophones et germanophones.

"Les régions sont les meilleurs briques (dans la construction) d'une Europe stable"

La Flandre a reçu, au fil des ans, des compétences accrues. Selon M. Peumans, les Flamands doivent être "fiers" de cette autonomie croissante. "Nous devons oser exercer ce droit à l'autodétermination avec plus de verve", a-t-il dit. Et bien que la 6ème réforme de l'Etat décidée sous la dernière législature fédérale ait accru l'autonomie flamande et fait passer le budget annuel de la Flandre de 28 à près de 37 milliards d'euros, elle ne peut être un "terminus", a lancé M. Peumans, qui a, comme M. Bourgeois (N-VA lui aussi) vendredi, plaidé pour une "vraie diplomatie flamande forte". La fierté et la conscience de ce que l'on est n'empêchent pas une bonne coopération avec les autres entités fédérées et Régions, a poursuivi le président du parlement. "Que du contraire. La reconnaissance des valeurs propres de chacun ne peut qu'améliorer le respect réciproque. Et l'ambition d'une plus grande autodétermination n'est pas non plus incompatible avec l'intégration croissante au sein de l'Union européenne", a-t-il fait valoir. Selon M. Peumans, l'aspiration à l'autodétermination est un "processus naturel". De surcroît, les "nations constituées naturellement favorisent une Europe libre de conflit. Les régions sont les meilleurs briques (dans la construction) d'une Europe stable", a-t-il souligné.

Pendant ce temps, les jeunes du Vlaams Belang ont déposé sur la Grand-Place un bloc de glace. Signe des revendications flamandes gelées.


 

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