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André Gilles, président de Publifin, face au parlement: les comités de secteur ont été imposés et "la loi était imprécise"

 
 

Le président de Publifin André Gilles a affirmé vendredi devant la commission spéciale du parlement wallon que l'installation des comités de secteur à l'origine du scandale des rémunérations de mandataires publics avait été organisée "parce qu'on nous l'imposait" de la part des intercommunales cessionnaires de leurs activités lors des opérations d'absorption du groupe.

Ces comités de secteur, organes purement consultatifs chez Publifin, ont permis à des mandataires locaux de toucher d'importantes rémunérations fixes sans obligation de prester. Leur transposition dans Publifin répondait à une "nécessité éprouvée par les intercommunales cessionnaires de leurs activités, qui exigeaient une continuité" de leur pouvoir de vérification, a commenté M. Gilles (PS). "Je suis le premier à critiquer le manque d'assiduité de certains, pas tous, car d'autres ont participé (aux réunions). On l'a organisé parce qu'on nous l'imposait. Et quand on nous l'a imposé, on a dit qu'on terminerait ça à l'issue des élections (locales), en 2013".


"La loi était imprécise"

Les comités de secteur se sont toutefois prolongés, notamment grâce à un vote du parlement wallon en 2015. Les émoluments qui y ont été versés n'ont pas été décidés "n'importe comment", mais "en regard des articles du Code de la démocratie locale", bien que Publifin n'y était pas soumis à ce moment, a assuré M. Gilles. "On peut après coup juger que c'était trop élevé et qu'on aurait dû lier ça à la présence, mais la loi était imprécise", a balayé André Gilles. Il s'est référé au rapport de l'administration qui a conclu de la même manière il y a peu. Et de rappeler que lorsque le scandale Publifin a éclaté, le parlement wallon a immédiatement réduit ces émoluments aux seuls jetons de présence, tandis que Publifin décidait, le lendemain, de supprimer les comités de secteur sans attendre l'échéance légale de juillet 2017.

Quant aux rémunérations des administrateurs et gérants du groupe, M. Gilles a refusé de les détailler, renvoyant à l'enveloppe globale consultable à la Banque nationale.


Et sur Moreau?

André Gilles a défendu la nécessité de préserver les talents dans des secteurs concurrentiels. Mais "on peut encore concevoir" qu'un homme politique - et M. Gilles de citer le CEO de Nethys Stéphane Moreau - "peut se flageller et être considéré comme différent" par rapport à d'autres membres du management qui ne sont pas des politiques, pour des raisons éthiques. Faire une telle différence serait toutefois "injuste" aux yeux d'André Gilles, car "le travail est fait comme il est fait par d'autres membres du management, à même intensité d'intelligence, de créativité". "Chacun a son éthique", avait glissé peu auparavant M. Gilles.

C'est le Comité de nomination et de rémunérations de Nethys qui établit le montant des rémunérations des administrateurs et gérants, a indiqué M. Gilles, l'information étant uniquement communiquée au CA de Nethys. Ces rémunérations ont été établies à la suite d'un benchmarking réalisé en juin 2012 par deux cabinets internationaux, Hays et McKinsey. André Gilles a rappelé les nombreuses réformes qu'il proposera pour améliorer la gouvernance du groupe après le scandale. La commission se poursuivait en soirée, des députés demandant comment les responsables de Publifin n'avaient pas compris le caractère excessif des rémunérations au regard de l'absence d'obligation de prester.


 

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