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Pour Alain Destexhe, il faut supprimer les aides à la promotion de l'emploi: "Chaque Wallon qui travaille paie 850 euros par an"

 
 

Alain Destexhe était invité ce matin sur Bel RTL à 7h50. L'ancien libéral, qui se présente avec son propre parti pour homme politique a répondu aux questions de Fabrice Grosfilley.

"J'annule la réunion prévue mercredi matin avec Alain Destexhe", a fait savoir mardi soir le ministre wallon de l'Emploi, Pierre-Yves Jeholet. Dans la journée, celui-ci avait accepté une rencontre avec l'ex-MR au sujet de la réforme des aides à la promotion de l'emploi (APE).

Alain Destexhe a laissé entendre qu'il voulait négocier la réforme des APE, les aides publiques à la promotion de l'emploi. Le ministre wallon de l'emploi refuse de lâcher du lest. La confiance est rompue, dit Pierre-Yves Jeholet. Cette réforme doit être votée aujourd'hui au Parlement wallon en plénière, elle risque de ne pas passer suite à la défection de la députée wallonne Patricia Potigny. Elle a quitté le MR pour les listes Destexhe. Le gouvernement MR-cdH n'a plus la majorité pour faire passer le projet.

Alain Destexhe a répondu aux questions de Fabrice Grosfilley à ce sujet ce mercredi matin sur Bel RTL.


Est-ce que vous tenez le sort de la majorité wallonne entre vos mains?

Je ne crois pas particulièrement. Je n'ai pas ce sentiment.


Pourtant, il y a aujourd'hui un vote sensible en plénière, deux députés wallons ont annoncé qu'ils rejoignaient votre nouvelle formation. Ils risquent de voter ou de ne pas voter une réforme importante qui est celle des APE?

On verra (...) nous prenons des décisions collectives. Le plus important pour moi, c'est de dire que cette réforme n'est pas une bonne réforme. On parle ici d'un milliard d'argent public, un milliard qui est investi dans des emplois publics. Ca veut dire que pour chacun de vos auditeurs qui nous écoute dans sa voiture, c'est 850 euros par an. Ce dispositif des APE, chaque Wallon qui travaille le paie 850 euros par an.


Mais ça permet de mettre au travail 65 000 personnes qui étaient au chômage et de les mettre à disposition d'ASBL ou d'organismes qui œuvrent dans l'action sociale, dans la culture etc.,... Il ne faut pas le faire ?

Alors, ça, c'était vrai au moment où le dispositif a été créé. Mais aujourd'hui, la Wallonie a beaucoup plus de secteurs privés qu'avant. Il y a une pénurie dans 88 métiers et 40.000 emplois disponibles (...) Aujourd'hui le problème est que le gouvernement wallon injecte de l'emploi public alors que ce qu'il faut pour redresser la Wallonie, c'est de l'emploi privé.

En Flandre, il n'y a que 15 % d'emplois publics et il y en a 20% en Wallonie. Tant que l'on n'inverse pas cette tendance, il n'y aura pas de redynamisation de l'économie wallonne.


Donc, il faut supprimer les APE?

Oui, dans notre programme, nous proposons de supprimer les APE en cinq ans et évidemment de les remplacer par le surcroît de dynamisme du secteur privé...


Que dites-vous aux 65 000 personnes qui sont des APE aujourd'hui en Wallonie ? Qu'elles retournent au chômage ?

Absolument pas, parce que d'une part, nous proposons de le faire sur cinq ans, de façon progressive, et d'autre part, puisque je vous le répète, il y a 88 métiers en pénurie en Wallonie, il y a 40.000 jobs disponibles. C'est le secteur privé qu'il faut absolument dynamiser. C'est comme ça que la Wallonie va se redresser. Ce n'est pas en créant, avec l'argent du contribuable, donc de l'argent qui ne nous appartient pas, des emplois publics, dont un certain nombre n'a pas d'utilité. Je m'excuse de le dire, mais quand on regarde où ils vont, il y a une toute petite partie dans le social, mais la plus grande partie, ce sont des communes, des intercommunales, des provinces (...) on ne fait que renforcer un secteur public qui est déjà hypertrophié en Wallonie.


 

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