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A-t-on vraiment les moyens de mettre en place un plan de relance ? "Encore quelques milliards, puis on aura atteint notre limite"

A-t-on vraiment les moyens de mettre en place un plan de relance ? "Encore quelques milliards, puis on aura atteint notre limite"
 
CORONAVIRUS
 

David Clarinval, ministre fédéral du budget, était notre invité mercredi matin. Il a évoqué l'énorme déficit budgétaire que connait la Belgique (comme bien d'autres pays dans le monde) suite à la crise du coronavirus, entre 43 et 50 milliards, un montant inédit.

"L'Etat a été un assureur pour les citoyens. Et il faut, à un moment donné, mettre un halte là, pour pouvoir commencer à reprendre le contrôle sur le budget".

On a atteint la ligne rouge, on ne pourra pas s'endetter davantage, il n'y a plus d'argent disponible pour un plan de relance ?

"C'est en discussion, c'est un débat entre économiste. Le directeur de la Banque nationale pense en effet qu'on a tiré notre dernière cartouche. Mais je pense qu'on peut encore espérer prendre certaines mesures de soutien, pour certains secteurs bien ciblés, par exemple le tourisme ou la culture".

Mais pas de grand plan de relance économique ?

"On pourrait imaginer un plan de relance, mais il faudrait qu'il soit ciblé et intelligent, et pas nécessairement orienté vers la demande. Quelques milliards pourraient encore être trouvés, mais au-delà, on aura atteint notre limite. Il ne faut pas qu'il soit politisé, avec des orientations qui ne seraient pas claires, alors il vaut mieux ne pas le faire".

Que faut-il faire, alors ?

"Il faut d'abord rassurer les citoyens. On remarque aujourd'hui qu'il y a 12 milliards d'euros en plus sur les comptes épargne des citoyens. Et ce, même si en moyenne, le pouvoir d'achat a diminué en moyenne de 2% en Belgique. Les gens ont peur, ils craignent peut-être une deuxième vague. Donc il faut les rassurer".

Certains économistes disent qu'un plan de relance interne est inutile car on exporte beaucoup

"Oui, certains estiment qu'il faut miser sur un plan de relance français et allemand pour pouvoir en bénéficier en Belgique. Mais je pense qu'il faut être solidaire, et faire la part de notre travail. On ne peut pas dire: on ne fait rien, et on attend que les autres nous aident".


 

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