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Marc Uyttendaele, l'avocat de Delphine Boël, réagit: "La blessure affective, rien ne la pansera"

 
 

Via un communiqué, le Roi Albert a annoncé ce lundi qu'il a pris connaissance des résultats ADN et que ceux-ci indiquent qu'il est bien le père biologique de Delphine Boël.

L'avocat de la principale intéressée, Marc Uyttendaele, était l'invité du RTL INFO 19H. Quelle est la réaction de Delphine Boël? Comment se sent-elle? Que fera-t-elle maintenant? Nous l'avons interrogé sur ces sujets.

Caroline Fontenoy: Quelle a été la réaction de votre cliente?

Marc Uyttendaele: À la fois un soulagement, parce que c'est long cauchemar. Sa vie est depuis longtemps un long cauchemar à cause de cette quête identitaire. Parce que finalement, elle avait un père légal, qui au nom de l'intérêt général admettait une façade, mais ne lui donnait aucune affection qui est celle d'un père. Elle avait un père biologique qui, très brutalement, l'a rejetée quand cette paternité est apparue publiquement. Et puis il y a eu cette exclusion. A la fois une exclusion sociale et affective. Si elle a engagé cette procédure, ce n'était pas pour juguler sa souffrance, qui sera là toujours. Mais pour éviter que ses enfants n'en portent le poids. Ce soir, c'est clairement un soulagement. Le sentiment que, grâce à la justice de ce pays, à plusieurs juridictions, les plus hautes d'entre elles, elle obtient gain de cause. Son droit est exprimé. (...)

Caroline Fontenoy: Est-ce que ça marque la fin de cette affaire judiciaire?

Marc Uyttendaele: Pour autant que je comprenne le communiqué Belga, j'ai l'impression en effet qu'Albert II se soumet à ce qui est finalement le courant jurisprudentiel et surtout la réalité scientifique qui lui a été communiquée ce matin.

Caroline Fontenoy: Vous l'avez dit, c'est une victoire sur un plan personnel, c'est une victoire pour ses enfants. Est-ce que ça veut dire la fin d'un chapitre et une nouvelle vie pour Delphine Boël?

Marc Uyttendaele: Je crois qu'elle a toujours vécu le mieux qu'elle peut et qu'elle continuera à vivre le mieux qu'elle peut. C'est à la fois quelque chose de fabuleux parce que personne ne l'imaginait au départ. Et quand Alain De Jonghe a lancé cette procédure au départ, tout le monde l'avait pris pour un fou. Donc le fait d'avoir obtenu gain de cause, c'est certainement un apaisement, un soulagement. Mais la manière dont les choses se passent aujourd'hui… la blessure, elle restera. Et la blessure affective, rien ne la pansera malheureusement.

Caroline Fontenoy: C'est une victoire parce que reconnaissance en paternité. Est-ce qu'elle attend autre chose que cette reconnaissance, autre chose qui pourrait modifier par exemple ses relations avec la famille royale?

Marc Uyttendaele: Il est trop tôt pour le dire, et ce n'est certainement pas à moi de le dire. Moi je sais en tout cas qu'elle attendait de ne plus être en quelque sorte une paria. Parce que c'est comme ça qu'elle a été traitée et c'est comme ça qu'elle s'est ressentie. Et aujourd'hui, ça, le bateau est au port. Elle n'est plus une paria. Elle a obtenu gain de cause. Ce n'est pas anodin. Elle l'a fait au prix d'un combat qui était terriblement éprouvant pour elle, qui réveille et ravive en permanence des blessures. Qui est finalement et de manière très effrayante celle de ne pas être aimée. Et le communiqué qui a été émis aujourd'hui continue à confirmer ce manque d'amour.

Caroline Fontenoy: On va poser une question pratique, est-ce que ça pourrait changer quelque chose en matière d'héritage?

Marc Uyttendaele: Ecoutez, Delphine Boël, une fois que tout sera terminé et qu'il y aura soit la décision de justice si elle doit venir, soit une reconnaissance, c'est un enfant légitime comme n'importe quel autre.


 

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