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"Nous aurons l’avenir dans lequel nous croyons": voici le discours de Noël du Roi

 
 

Le Roi a profité mardi de son discours de Noël pour appeler à la formation rapide d'un gouvernement fédéral afin de répondre aux défis de "l'époque charnière" que vit le pays. Un appel qui se double d'une invitation à rechercher "l'unité dans la diversité, dans le respect des sensibilités de chacun".

Comme chaque année, même date, même heure, soit le 24 décembre à 13h, le roi Philippe s'est adressé aux Belges dans un message enregistré au Palais Royal. Cette année, s'inspirant probablement notamment du surprenant succès, en particulier auprès des jeunes, des marches pour le climat, il a insisté sur la force collective, sur l'action, la responsabilité, la non-résignation de chacun, ceci dans une "époque charnière". "Nous aurons l'avenir dans lequel nous croyons", a-t-il ainsi déclaré.

> Analyse politique du discours par Chantal Monet

LE DISCOURS DU ROI

Mesdames et Messieurs,

Noël et les fêtes de fin d’année sont un temps de joie et de retrouvailles pour beaucoup d’entre nous. La Reine et moi, nous nous réjouissons pour ceux qui vivent ce temps de vrai bonheur, de partage avec leurs proches. Mais nos pensées vont aussi vers tous ceux dont la souffrance ou la solitude se fait d’autant plus sentir pendant ces jours de fêtes. Et nous remercions ceux qui donnent leur temps et leur cœur pour les soutenir et les encourager.

Nous vivons une époque charnière. De remise en question de notre modèle social, économique, environnemental. Une époque où beaucoup ont perdu leurs repères. Et qui exige donc de nous une implication plus importante. Ce n’est pas l’heure du renoncement.

Les défis auxquels nous sommes confrontés, pour nos sociétés, pour notre planète, nous les connaissons. Nous en déclarons même l’urgence. Dans une très grande mesure, nous en connaissons aussi les solutions. Alors, comment les traduire en actions concrètes ?

Tout est une question d’attitude.

Pour changer les choses, il faut d’abord être convaincu, et agir en conséquence. Nous sommes responsables de nos actes. Soyons davantage conscients que notre comportement individuel a des implications pour les autres.

Ne cédons pas au court-termisme. Privilégions le long terme. En nous investissant dans des solutions dont nous ne verrons pas nécessairement les résultats nous-mêmes. Mais qui bénéficieront aux générations qui nous suivent.

Il s’agit aussi de voir et d’entendre. Nous ne pouvons pas rester indifférents à l’injustice, à la pauvreté, à l’exclusion. A la violence aussi, trop présente autour de nous : cachée au sein des foyers, sournoise dans l’abus d’alcool et de drogues, en particulier chez les jeunes, insidieuse dans la médisance et le soupçon, explicite dans le langage qui juge et le geste qui détruit.

Soyons conscients de notre force collective. C’est le mouvement de ceux qui ne se résignent pas. C’est aussi la force tranquille, l’action discrète et puissante de tant de nos concitoyens qui s’engagent pour une société plus humaine.

Enfin, pour canaliser les énergies et la créativité, il nous faut un état d’esprit constructif qui permet de rassembler autour de projets communs.

Aujourd’hui, il est capital que nous mettions en place le plus rapidement possible un gouvernement fédéral de plein exercice, capable de prendre des décisions équilibrées et de les porter ensemble avec fermeté. C’est ce sur quoi nous comptons tous, sans plus tarder.

Mesdames et Messieurs,

Nous aurons l’avenir dans lequel nous croyons.

Pour son dix-huitième anniversaire, notre fille Elisabeth était entourée de jeunes de sa génération. Ils ont exprimé leur foi dans l’avenir. Nous avons vu une jeunesse lucide et prête à s’engager.

Avec eux, je crois en l’énorme potentiel de notre pays, en notre capacité collective à relever les défis. A condition d’unir nos forces et de rechercher l’unité dans la diversité, dans le respect des sensibilités de chacun.

La Reine et moi vous souhaitons une joyeuse fête de Noël et une heureuse nouvelle année.


 

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