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Un récidiviste jette son bébé au sol à Koekelberg: comment se déroule le suivi des condamnés libérés?

 
 

Nous évoquions ce mardi le cas de ce père de famille récidiviste arrêté à Koekelberg (région bruxelloise) après avoir jeté son bébé au sol. Il avait déjà été condamné pour le meurtre d'un autre de ses bébés en 2008. Cette triste affaire pose la question du suivi judiciaire à l'encontre de personnes condamnés pour maltraitance.

La plus part des détenus condamnés pour des violences sur mineurs sont, à un moment donné, libérés sous conditions. Ils sont alors contrôlés et encadrés en permanence. "L'assistant de justice, dans son rôle d'aide, il va aider la personne à mettre en place, à respecter ces conditions et à les concrétiser. Mais il y a aussi tout le volet contrôle. L'assistant de justice va contrôler que la personne met bien en place toutes ses obligations", explique Valérie Hendrikx, directrice stratégie et communication des Maisons de justice.

La mesure est importante. Le risque zéro d’une récidive n’existe pas. Il faut avant tout une prise de conscience de l’individu et la volonté de vouloir changer. "Et puis, en deuxième temps, c'est l'acceptation d'une profonde remise en question, avec tout un accompagnement thérapeutique. Il y a des centres spécialisés qui vont travailler la violence et le passage à l'acte. L'intérêt est quand même de comprendre d'où vient cet acte, en comprendre la portée, les significations, et pouvoir développer des modalités pour avoir des chemins de traverse", indique Emmanuel De Becker, chef du service psychiatrie infanto-juvénile aux Cliniques Saint-Luc.


Et une fois la peine totalement purgée?

Nous avons rencontré un jeune de 29 ans. Pour garantir sont anonymat, nous l’appellerons Marc. Il a déjà fait quatre ans de prison. Depuis trois ans, il est libéré sous conditions. Sa fin de peine est en 2021. Il craint déjà l’après."On se dit qu'on va peut-être devoir arrêter notre suivi psychologique, il y a peut-être des choses qu'on n'a plus trop envie de faire, mais dont on a besoin, qu'on va arrêter aussi, ce qui va faire qu'on aurait plus facilement tendance à retomber dans les travers. J'avais jamais vraiment eu de cadre, et c'est vrai que maintenant que j'en ai eu un, ça fait un peu peur d'en sortir", confie le justiciable.

Alors comment encadrer des individus à bout de peine? Même demandeurs d’aide? C'est impossible aujourd’hui. "C'est claire qu'en tant qu'institution, on se rend bien compte qu'il y a un gap (NDLR: un écart, un vide) à ce moment-là, et on est en train de poser une réflexion, qui se base sur le concept canadien de désistance, pour voir comment est-ce que, quand un justiciable est volontaire, qu'il a encore besoin de support après l'exécution de son mandat, comment on pourrait répondre à ça", précise Valérie Hendrikx.


Interdire à des adultes à avoir des enfants?

Se pose alors une question. Pourrait-on interdire à des individus condamnés pour des violences sur des enfants d’en élever d’autres ? "Fort heureusement, ce n'est pas possible. Dans le code pénal, on ne prévoit pas l'interdiction d'avoir des enfants. Ça n'irait pas du tout. C'est pas prévu par le code pénal. On pourrait l'envisager, mais je ne vois pas quel gouvernement pourrait envisager des mesures aussi restrictives. Il y a d'autres mesures qui pourraient être envisagées, mais de là à interdire à un homme ou à une femme de devenir père ou mère, je pense que c'est aller fort loin", estime Xavier Van Der Smissen, avocat pénaliste.

Chaque année, en Wallonie et à Bruxelles, les équipes de SOS enfants reçoivent en moyenne 5.500 signalements concernant des enfants maltraités.


 

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