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Tueurs du Brabant: l'ex-enquêteur François A. placé sous mandat d'arrêt à Charleroi

Tueurs du Brabant: l'ex-enquêteur François A. placé sous mandat d'arrêt à Charleroi
 
 

L'ancien enquêteur François A., âgé de 70 ans, a été placé placé sous mandat d'arrêt par le juge d'instruction de Charleroi dans le cadre de l'affaire sur les tueurs du Brabant, a indiqué jeudi le parquet fédéral.

Le juge d'instruction de Charleroi vient donc de placer sous mandat d'arrêt un deuxième ancien inspecteur de police ayant enquêté sur les tueurs du Brabant. François A., ex-membre de la brigade de surveillance et de recherche (BSR) originaire de Hal, est inculpé pour les mêmes préventions que Philippe V. (61 ans), un autre ancien inspecteur. Le parquet le soupçonne d'avoir, alors qu'il était membre des services de police, sciemment et volontairement retenu des informations dans le cadre d'une enquête et d'avoir participé à une association de malfaiteurs en vue de commettre des délits. Il devrait passer en chambre du conseil dans les jours à venir.

Un deuxième enquêteur

Pour rappel, jeudi dernier, Philippe V. avait été placé sous mandat d'arrêt par le juge d'instruction à Charleroi, également dans le cadre de cette enquête. L'homme, qui est à présent pensionné, avait été privé de liberté mardi dernier. Ces deux arrestations seraient à mettre dans le contexte de la découverte d'armes ayant servi aux tueries, le 6 novembre 1986 à Ronquières (Hainaut).

Dans les années '80, Philippe V. était membre de la cellule d'enquête Delta, sous la direction du juge d'instruction de Termonde Freddy Troch. Ce jour-là, des sacs ont été découverts dans le canal Bruxelles-Charleroi à Ronquières avec des preuves reliant les armes découvertes aux tueries du Brabant.

Un gilet pare-balles, une arme à feu volée à un policier et des munitions ont ainsi été extraits des eaux. Les recherches avaient été effectuées par la cellule Delta. Précédemment, d'autres enquêteurs avaient déjà procédé sans succès à des fouilles similaires au même endroit. L'examen des preuves, demandé en 2009 par le juge d'instruction, a montré que les objets trouvés, encore en bon état, venaient d'être jetés à l'eau peu de temps avant leur découverte. Les enquêteurs ont d'abord suggéré que les pièces retrouvées par la cellule Delta "n'étaient pas dans l'eau depuis plus d'un mois avant leur découverte", suivant ainsi le rapport d'expert de l'INCC (Institut National de Criminalistique et de Criminologie).

"Des sacs qui étaient dans l'eau depuis 24 à 48 heures"

L'année dernière, le procureur fédéral a précisé que les sacs étaient "dans l'eau moins de 24 ou 48 heures" avant leur découverte. La deuxième commission d'enquête à propos des tueries du Brabant avait déjà établi que la manière dont la deuxième plongée à Ronquières s'était déroulée n'était pas claire. Philippe V. a toujours affirmé que cette fouille avait été réalisée dans le cadre d'un travail policier classique. En 1997, il avait ainsi déclaré devant le Parlement avoir examiné un certain nombre de déclarations évoquant l'amateurisme de la première fouille.

A l'heure actuelle, les enquêteurs cherchent à savoir si Philippe V. avait un informateur, qui en saurait davantage sur la bande de Nivelles, et l'aurait caché pendant des années. Philippe V. a indiqué avoir reçu le PV en question de François A. Ce dernier a dans un premier temps nié avoir transféré ce document, avant de l'admettre plus tard au cours d'une confrontation. Les enquêteurs veulent maintenant faire la lumière sur les faits et déterminer si François A. était celui qui bénéficiait d'un informateur et s'il avait éventuellement "utilisé" Philippe V. pour plonger à nouveau dans le canal. Toujours est-il qu'à l'époque Philippe V. et François A. avaient des contacts réguliers mais il existait par contre des tensions entre la cellule Delta et les enquêteurs wallons au sujet de l'approche des recherches.

Une copie de PV remise dans un café à Bruxelles

Selon des déclarations antérieures des ex-enquêteurs, François A. aurait copié le PV à l'insu de ses supérieurs, puis l'aurait remis à Philippe V. dans un café à Bruxelles. Après la découverte de la cellule Delta, François A. avait été convoqué par ses supérieurs. D'autres anciens enquêteurs ont eux fait valoir que ce transfert n'impliquait rien de suspect, mais qu'il était nécessaire en raison de la concurrence entre les équipes d'enquête en Flandre et en Wallonie. On ne sait pas si, lors de leurs auditions récentes, Philippe V. et François A. ont continué de camper sur leurs positions. Mais selon leurs avocats, les deux intéressés nient les accusations de manipulation.


 

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