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Procès Wesphael: Oswald D. fait sortir le président de ses gonds… et se fait rappeler qu’il risque aussi 30 ans de prison

Procès Wesphael: Oswald D. fait sortir le président de ses gonds… et se fait rappeler qu’il risque aussi 30 ans de prison
 
Procès Wesphael
 

Oswald D., ancien compagnon et amant de Véronique Pirotton, a été entendu hier soir devant la cour d'assises du Hainaut, au procès de Bernard Wesphael. Son audition était rythmée par de multiples interventions du président, qui l'a d'ailleurs rappelé à l'ordre.

Oswald D. est revenu sur sa rencontre avec Véronique Pirotton via un site internet en 2008. Leur histoire dure jusqu'au 2 décembre 2011. "Nous avions une vie de couple très riche et très enrichissante." Le psychologue indique toutefois qu'après un an de relation, "quelque chose l'a interpellé" dans la consommation d'alcool de sa compagne.


"Vous n’êtes pas ici pour parler de vous"

Il explique, longuement, qu'il a quitté Véronique Pirotton en décembre après une soirée où elle était avec des amis dans un café, et qu'un de ses amis, F.D., l'avait plaqué à terre. "Deux jours plus tard, j'ai appelé des amis et j'ai pris une camionnette pour aller rechercher mes affaires." "Vous n'êtes pas ici pour parler de vous", lui a rappelé le président. Après la rupture, ils se recroisent deux fois par hasard à Liège, et Véronique Pirotton lui mentionne sa rencontre avec Bernard Wesphael. "Vous êtes heureux pour elle?" "Je suis un peu étonné, mais elle a l'air bien."

Tous deux renouent toutefois une relation en octobre 2012, deux mois après le mariage de la victime. "Bon, c'est vrai que c'est discutable moralement...", déclare le témoin. "La morale n'a pas de place ici, c'est le droit", répond le président. Il dit encore que Véronique lui avait fait part de sa désillusion, de son désenchantement. "Véronique, à défaut d'amour, avait besoin de sécurité, et elle ne l'avait pas autant qu'elle l'espérait." Il revient alors sur une lettre parfumée qu'il avait écrite à la victime, et déposée dans sa boîte aux lettres, alors que Bernard Wesphael vivait chez elle. "C'est vrai que c'est ce qu'il y a de plus discret pour garder une relation secrète!", commente Philippe Morandini. "Que se passe-t-il après qu'il ait découvert cette lettre, que vous aviez si bien cachée?", poursuit-il. "Ca le contrarie...", répond le psychologue.



Questionné sur le contenu de son ordinateur

L'homme a également été questionné sur les photos de Bernard Wesphael retrouvées dans son ordinateur, dont certaines portant l'insigne nazi. "Ce sont des photos qu'on trouve sur internet", selon le témoin. Peu avant les faits, Véronique Pirotton lui avait fait part de son désir de quitter l'accusé. "Elle ne va pas bien, elle se rend compte que la rupture est quelque chose de compliqué, elle est embarrassée par le regard des autres, et puis il y a Victor. Elle sent aussi que son mari s'accroche. Plus elle assume son désir de séparation, plus elle est en danger", dit-il.

En octobre, elle précise que cela s'est arrangé, et que Bernard Wesphael ne s'oppose plus à la séparation. Oswald D. était par ailleurs au courant que la victime se rendait à la mer, à l'hôtel Mondo. "Vous connaissez cet hôtel?", lui demande le président. "Non." "Pourtant, on retrouve une photo de l'hôtel Mondo dans votre ordinateur, mais ce n'est pas grave, continuez..." La cour est aussi revenue sur les enregistrements de conversations entre Véronique Pirotton et le témoin, effectués par celui-ci. Il avance qu'il "craignait pour elle". "Pourquoi en avez-vous effacé une partie?" "Je n'ai gardé que ce qui était significatif..."


"Je ne suis pas là pour rire"

Les appels entre l'amant et Mme Pirotton le jour des faits et le SMS qu'il a reçu de Bernard Wesphael vers 16h00, disant: "Regarde bien, pauvre homme", ont enfin été abordés. "Vous avez le numéro de M. Wesphael?", lui demande le président de la cour. "Oui, je l'appelle tous les jours", rétorque celui-ci. Une remarque qui a fait bondir le président. Philippe Morandini a rappelé le témoin à l'ordre, haussant la voix. "Je ne suis pas là pour rire. Quelqu'un est décédé, je vous demande d'avoir un peu de respect, et le premier respect c'est envers la société. Vos remarques humoristiques, pas ici. En cas de faux témoignage, cher monsieur, vous encourez la même peine que celle que risque l'accusé pour les faits, à savoir 30 ans. Alors votre cinéma, j'en ai plus qu'assez! Nous sommes ici pour établir une vérité. Et cette vérité, on y arrivera avec ou sans vous". "Je suis là pour vous aider", répond le témoin. "On ne le dirait pas!", rétorque le président.

Le témoin a ensuite repris son récit, qui a été écourté peu de temps après pour permettre aux parties de poser des questions. A l'issue de l'audience, qui s'est terminée peu après 21h00, l'avocat d'Oswald D., Me Lethé, a déclaré à Belga que "l'agressivité montrée aujourd'hui à l'égard de son client est inadmissible".


 

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