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Les meilleurs amis de Bernard Wesphael sont venus décrire l'ancien parlementaire

Les meilleurs amis de Bernard Wesphael sont venus décrire l'ancien parlementaire
 
Procès Wesphael
 

Jean Thiel et Luc Cremer, fidèles de Bernard Wesphael, ont témoigné devant la cour d'assises du Hainaut, lundi après-midi. Depuis le début du procès, les deux hommes ne lâchent pas celui qui est accusé du meurtre de son épouse mais leur amitié remonte bien plus loin, du temps où ils voulaient changer le monde au début des années 80. Selon les témoins, Bernard Wesphael est un homme constant, fidèle en amitié, naïf et un éternel amoureux en quête du grand amour.

"C'est mon meilleur ami, depuis trente-sept ans", a commenté M. Thiel avant de prêter le serment de témoin devant la cour. Les deux hommes sont tellement proches que Jean est le parrain de Saphia, la fille de Bernard Wesphael. "Bernard est un ami et un frère, ma mère le considère d'ailleurs comme son dixième enfant".

Jean et Bernard se sont connus en 1978-1979 lors d'une manifestation anti-nucléaire. Sans aucun diplôme, fils de pères violents, les deux hommes rêvaient de changer le monde, notamment en se lançant dans les Amis de la terre puis dans la création du parti Ecolo. Si Jean était plus sage, Bernard était un jeune homme rebelle, mais pas violent. "Dans des situations difficiles, j'ai pu voir son type de réaction. Par exemple, nous avons été arrêtés en Yougoslavie alors pays en guerre. Ivre, j'ai pris le revolver d'un policier. Tout de suite, avec spontanéité et calme, Bernard a réussi à éviter que les choses dégénèrent. Je l'ai vu aussi fuir des situations physiques, notamment quand un ex d'une ex-compagne l'a frappé deux fois, j'ai dû intervenir la troisième fois car il était tétanisé devant cette violence. A la limite, il lui avait pardonné un mois plus tard".

Il qualifie aussi son ami de "naïf" au point d'avoir été plusieurs fois roulé dans la farine, notamment quand il s'agissait de briguer un poste en politique. "Il a pris plus de maturité mais son coté rebelle l'a privé de monter plus haut, ministre ou président du parlement".

En 2012, les deux hommes étaient en froid car Bernard Wesphael reprochait à son ami de ne pas l'avoir défendu lors de son éviction d'Ecolo. Jean n'a, dès lors, pas assisté au mariage de Bernard mais ils ont renoué contact. "Quand Bernard m'a présenté Véronique, je l'ai trouvée belle et intelligente. Je n'avais aucune aversion pour elle mais nous n'avions pas de rapport très proche car on s'est vu que quatre ou cinq fois. Pour Bernard, c'était la bonne, comme les quinze précédentes. Il cherchait le grand amour, c'était une quête chez lui".

Alcoolique abstinent depuis neuf ans, Jean Thiel prétend que son copain ne répond pas aux critères de l'alcoolique, pas plus que Véronique. C'est par la radio que Jean Thiel a appris l'arrestation de son ami. "Je n'ai plus su bouger durant trente secondes. C'était pour moi impossible, impensable. J'avais la conviction totale qu'il serait libéré le soir même. Tout ce qui est sorti dans la presse allait contre lui mais j'étais perplexe. Une semaine plus tard, je l'ai eu en ligne et j'ai eu un grand soulagement car c'est exactement ainsi que j'avais envie de l'entendre, ce n'était pas la voix d'un homme qui avait commis des faits aussi graves mais le Bernard de d'habitude".


"Un amoureux permanent"

Luc Cremer militait lui au sein de "Jeunesse et Ecologie" et il s'est vite entendu avec "le duo infernal" composé par Jean et Bernard, il y a vingt-cinq ans. Il est devenu assistant parlementaire de Bernard Wesphael avant d'être en divergence totale avec Ecolo. "Je n'ai jamais vu Bernard s'énerver et devenir agressif, même en cas de tension extrême. Il était apaisé, calme et prêt à sortir ses arguments". Il dit aussi que Bernard Wesphael était "un amoureux permanent en quête de la personne idéale".

Me Moureau, l'avocat des parties civiles, a salué l'amitié que portent les deux hommes envers l'accusé "qui ont aussi été son porte-parole dans les médias". Une dernière remarque qui n'a pas plu à l'avocat de la défense, Me Mayence, lequel a fait le choix de ne pas s'étendre dans la presse. "Nous avons subi une série de choses qui nous ont aidé sur le soutien envers M. Wesphael et cela lui a permis de rester droit", a commenté l'avocat qui plaidera mercredi.


 

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