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La piste terroriste évoquée pour l'attaque à la machette à Charleroi: "Il serait d’abord utile de savoir si l’intéressé a un passé psychiatrique"

La piste terroriste évoquée pour l'attaque à la machette à Charleroi: "Il serait d’abord utile de savoir si l’intéressé a un passé psychiatrique"
 
 

Deux policières ont été blessées samedi à la machette à Charleroi par un homme "criant Allahu Akbar" qui a été tué par les forces de l'ordre, dans un contexte de menace terroriste persistante. Le premier ministre a évoqué une attaque à connotation terroriste. Pour le spécialiste André Jacob, il faudrait d'abord s'intéresser au passé psychiatrique de l'auteur.

André Jacob, ancien responsable du service antiterroriste de la sûreté de l'Etat, était interrogé ce matin dans le RTLINFO 8H sur Bel RTL à propos de l’attaque à la machette qui a fait deux blessées parmi le corps policier à Charleroi hier. Selon le premier ministre Charles Michel, les premières indications vont "très nettement vers la piste terroriste". Qu'en pense le spécialiste de l’antiterrorisme? Il a répondu aux questions de Philippe Callet.


Un homme qui attaque à l'arme blanche un commissariat en criant Allahu Akbar... Selon vous, l'hypothèse d'un acte terroriste retenue par les enquêteurs ne fait aucun doute ?

Je pense qu’il est déjà un peu tôt pour parler d’hypothèse d’un acte terroriste qui serait commandité par Daech. Je dirais que sur base des informations données par le premier ministre de connotation terroriste il serait d’abord utile de savoir si l’intéressé a un passé psychiatrique, et voir si éventuellement il ne s’agit pas d’une réaction d’une personne qui a été influencée par les différentes attaques à l’arme blanche qui se sont déroulées ces derniers jours et aussi par le fait que dans les médias, on a relayé le fait que Daech conseillait à s’attaquer aux forces de l’ordre.


Ce genre de faits peut influencer des gens qui sont mentalement dérangés ?

Oui je pense que ça pourrait être le cas dans le cas présent, dans la mesure où il faut reconnaître que ce n’est quand même pas un attentat très glorieux et qui est effectué à moindre frais, puisque la seule arme utilisée est une machette. Je pencherais plutôt vers ce type d’analyse, d’une personne qui a un problème de déséquilibre et qui a été influencée par les informations, mais peut-être qu’il y a aussi une revanche à prendre sur la police de Charleroi, ou une autre motivation, c’est l’enquête qui déterminera dans quelle direction on peut aller.


Comment peut-on prévenir ce genre d’attaque commise par un individu isolé ?

C’est impossible de prévenir ce type d’action, si ce n’est en étant vigilant, en étant prudent. Je pense que les agents présents étaient vigilants, puisqu’il y a eu une action de la troisième policière. Il ne faut pas se leurrer, les attaques surprises, elles ne sont pas préparées, ou si elles le sont, elles le sont par une personne ou maximum deux, et donc un service de renseignement ou de police peut difficilement recueillir des informations qui empêcheraient ce type d’attentat. 


Selon vous, il faudrait quand même revoir le niveau de sécurité, en particulier dans les commissariats, revoir la manière dont les policiers doivent assumer leur mission ?

Oui, certainement, et je crois qu’il s’agit d’ailleurs d’une demande qui est faite par les syndicats de police, notamment par l’intermédiaire de monsieur Vincent Gilles. Mais malgré tout, il faut toujours tirer les leçons d’un mini-échec. Dans le cas présent, il faut effectivement revoir les procédures, peut-être trouver un système pour que les policiers soient moins accessibles, mais bon, ils sont obligés de faire leur travail, et il est impossible de les placer sous globe. 


 

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