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L'avocat général développe ses arguments: "Il n'y a ni suicide, ni affaire Wesphael"

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Pour l'avocat général, Alain Lescrenier, il n'y a ni suicide, ni d'affaire Wesphael dans le cadre du procès qui se tient depuis trois semaines devant la cour d'assises du Hainaut. Selon le magistrat du ministère public, il ne s'agit que d'un crime passionnel qui ne mérite pas tant de médiatisation. L'avocat général ne croit pas à la thèse du suicide et il va développer ses arguments dans la suite de son réquisitoire.

"Il y a presque trois ans, Véronique Pirotton venait d'écrire le premier chapitre de son livre (...) Le choix d'écrire est celui d"une femme arrivée à maturité regardant vers l'avenir. Le 31 octobre 2013, elle ne savait pas qu'elle écrivait le dernier chapitre", a commenté l'avocat général, en début de réquisitoire. L'avocat général a choisi de faire part de ses certitudes dans ce dossier. "Si j'avais le moindre doute, je n'hésiterais pas à requérir l'acquittement", dit celui qui a hérité bien tardivement du dossier de son collègue de Gand et qui regrette que "la traduction était bloquée entre les tours de Bruges et de Gand".

Alain Lescrenier avoue qu'il a passé de longues heures à lire ce dossier mais "il ne m'a pas fallu des jours pour comprendre deux choses : Véronique Pirotton ne s'est pas suicidée et il n'y a pas d'affaire Wesphael".

Au sujet du suicide, l'avocat général raconte que, "en plus de 30 ans de carrière, je n'ai jamais vu une femme se suicider de la sorte, elle ne portait pas de culotte, exhibant les parties les plus intimes de son anatomie, ce qui est étonnant car elle était soucieuse de son apparence physique".


"Il n'était plus rien sur l'échiquier politique"

Il poursuit: "Il n'y a pas d'affaire Wesphael et il n'y a aucune influence politique sur cette affaire. L'image que les gens ont de lui sont tout autre que celle d'un homme violent. Le député avait toujours le mot juste et cinglant même s'il était apprécié par ses adversaires. Sa levée d'immunité a été votée à l'unanimité par le Parlement wallon. Il n'était plus rien sur l'échiquier politique et était inconnu en Flandre, il avait juste encore une petite notoriété du côté de Liège".

Le magistrat du parquet estime, en outre, que l'instruction a été bien faite, même s'il a relevé quelques lacunes comme il l'avait commenté lors du procès. Il confirme qu'il a participé à une réunion préalable avec le juge d'instruction, en juin 2016, "dans le seul but d'organiser ce procès, alors que l'acte d'accusation avait déjà été rédigé et que le juge d'instruction avait été déssaisi dans le cadre de ce dossier".

Mme Pottiez ne pouvait donc plus ordonner le moindre devoir. Il revient sur la délivrance du mandat d'arrêt pour assassinat, le 1er novembre 2013. "Le juge d'instruction disposait des constatations des premiers intervenants, des auditions des occupants des chambres voisines, de l'analyse des GSM et la première audition de Bernard Wesphael qui a été vidéo-filmée. L'envoi du SMS à Oswald, durant l'après-midi, indique qu'il avait prémédité son geste".

L'avocat général constate que Bernard Wesphael ne pleurait pas la mort de son épouse. "Il n'y a pas d'affaire Wesphael mais juste un banal crime passionnel qui ne mérite pas tant de médiatisation". Alain Lescrenier poursuit son réquisitoire.


 

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