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En dix ans, 136 détenus se sont évadés: des sources affirment que les affaires sont délaissées, un syndicat dément

 
 

Le détenu qui s'est échappé de la prison de Namur mardi matin est toujours dans la nature. C'est l'occasion de se pencher sur le nombre d'évasions en Belgique. Sur 10 ans, entre 2007 et 2017, on compte 136 évasions de centres pénitentiaires ou de centres fermés. Les chiffres sur le nombre de détenus repris ne sont pas disponibles. Selon nos sources, il semble que les dossiers soient laissés de côté faute de résultats ou de moyens. Un syndicat dément.

Christian Lefèvre est activement recherché par la police. Il est en cavale depuis deux jours. Il s’est évadé alors qu’il nettoyait l’entrée de la prison. Une source interne à l’établissement pénitentiaire s'est confiée à nous ce jeudi. "Il sera vite retrouvé car il semble être parti sur un coup de tête, sans être organisé et sans argent", nous indique cette source.

Dans un premier temps, on va travailler par des devoirs d'enquête relativement simples

Sur les 136 prisonniers qui se sont évadés en 10 ans, certains ont été localisés rapidement. C'est par exemple ce qui est arrivé en décembre 2009, dans cette même prison de Namur. Un détenu avait pris une gardienne en otage et s'était échappé, avant d'être trouvé à peine quelques heures plus tard.

"Dans un premier temps, on va travailler par des devoirs d'enquête relativement simples. Ça consiste à aller au dernier domicile connu, à aller vers tout membre de la famille ou du cercle amical. Les écoutes sont un moyen, mais c'est un moyen spécial et pour cela il faut un juge d'instruction qui autorise la mise en œuvre de cette écoute", explique Vincent Gilles, président du syndicat SLFP Police.

Faute de moyens, on cherche durant quelques jours puis on abandonne

L'an dernier, à Dinant, un détenu avait utilisé un drap pour descendre le long du mur d'enceinte de la prison et s'enfuir. Il est encore aujourd'hui introuvable.

Quel que soit le dossier d’évasion, les recherches ne se sont jamais interrompues, explique la police fédérale. Mais certains nous affirment le contraire. "Si le détenu n’a pas un profil particulièrement dangereux, on ne le cherche pas", nous affirme une source interne à l'administration pénitentiaire. "Faute de moyens, on cherche durant quelques jours puis on abandonne. Même si c’est un gros dossier", nous confie encore un haut magistrat.

Un représentant syndical dément. "À un certain moment, si les moyens qu'on a mis en œuvre n'aboutissent malheureusement pas à l'arrestation du fugitif ou de la fugitive, ce dossier sera mis de côté. C'est-à-dire qu'il ne sera pas abandonné, mais il sera mis en veille, jusqu'à ce que nous ayons un élément neuf qui permette de relancer de nouveaux devoirs d'enquête", explique de son côté Vincent Gilles, du SLFP Police.

Contrôles de police et dénonciations permettent parfois de retrouver les fugitifs. Certains se sont réfugiés à l’étranger. Depuis plusieurs années en Belgique, le nombre d’évasion a cependant fortement diminué.


 

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