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Charleroi: l'orthopédiste s'offrait une vie de luxe en fraudant l'Inami et en ne payant plus ses employés

Charleroi: l'orthopédiste s'offrait une vie de luxe en fraudant l'Inami et en ne payant plus ses employés
 
 

Le tribunal correctionnel de Charleroi a condamné un othopédiste à 5 ans de prison pour avoir détourné près de 900.000 euros.

Un orthopédiste, gérant de cinq magasins, a été condamné mercredi à 5 ans de prison avec sursis pour faux, escroquerie, blanchiment, infractions sociales et fraude fiscale devant le tribunal correctionnel de Charleroi. Il est soupçonné d'avoir détourné près de 900.000 euros en établissant des fausses prescriptions médicales afin de se faire rembourser par l'Inami.


Une patiente a voulu se faire rembourser sa prothèse et a découvert le pot aux roses

C'est en voulant se faire rembourser sa prothèse de genou qu'une patiente de Didier D., un bandagiste à la tête de cinq magasins implantés à Bruxelles, Andenne, Binche, Wavre et Anderlues, a constaté que l'argent qu'elle devait récupérer de l'Inami l'avait déjà été par l'orthopédiste en question. A la suite de cette plainte, plusieurs enquêtes administratives ont été diligentées par l'Inami, qui a constaté que la fraude mise en place par Didier D. avait débuté sept années auparavant.


Le montant total des sommes détournées s'élèverait à 887.863 euros

La justice, et en particulier l'auditorat du travail, s'en est mêlée en novembre 2014, menant des perquisitions et interceptant le suspect à son retour de Thaïlande. Dans sa valise, il détenait 166 "annexes 13" (formulaires de prestations) et des photocopies de certificats médicaux. Soit l'équivalent de 37.000 euros frauduleux. Selon l'auditorat du travail, le montant total des sommes détournées s'élèverait à 887.863 euros. Ce à quoi il faut ajouter une fraude sociale, puisque les heures supplémentaires du personnel étaient payées en liquide et justifiées par des souches de restaurant.


Il a expliqué se servir de l'Inami comme organe de prêt, là où les banques lui refusaient tout crédit

Placé sous mandat d'arrêt en novembre dernier, Didier D. a comparu devant le tribunal correctionnel de Charleroi. L'orthopédiste est en aveux mais conteste le montant détourné. Aux enquêteurs, il a expliqué se servir de l'Inami comme organe de prêt, là où les banques lui refusaient tout crédit pour ses sociétés moribondes.


Une vie de luxe alors que ses employés et forunisseurs n'étaient plus payés

L'auditorat du travail précise que le prévenu ne s'est rien refusé durant des années: appartement à 2.500 euros de loyer à Bruxelles, Jaguar, hôtels, restaurants, voyages en Thaïlande où il passait le plus clair de son temps. Pendant ce temps-là, ses sociétés sont en faillite, ses employés et fournisseurs ne sont plus payés et sa dette envers l'ONSS est faramineuse. Pour l'auditorat, une peine de trois ans de prison, une amende de 10.000 euros et la confiscation des sommes détournées devaient s'additionner à une interdiction d'exercer.


5 ans avec sursis, interdiction d'exercer de 10 ans et la somme de 406.903 euros confisquée

Lundi, le tribunal a constaté que le prévenu avait déjà été sanctionné pour les faits de 2007 à 2011 par l'Inami, qui lui réclame 480.000 euros. Une personne ne pouvant être jugée deux fois pour les mêmes faits, les poursuites judiciaires sont irrecevables pour cette période. Pour les faits commis entre 2011 et 2014, Didier D. écope de 5 ans avec sursis, d'une interdiction d'exercer de 10 ans et se voit confisquer la somme de 406.903 euros. Le prévenu affirme vouloir refaire sa vie dans l'humanitaire.


 

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