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Salah Abdeslam a contacté un détenu de la prison de Namur le soir des attentats: voici la thèse privilégiée des enquêteurs

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Salah Abdeslam a tenté de brouiller les pistes en changeant la carte à puce de son téléphone portable après les attentats de Paris. Mais les enquêteurs ont pu identifier les bornes qu'il a activées pour joindre des personnes en Belgique, explique la RTBF. L'une de ces bornes les a menés à la prison de Namur, chez un jeune détenu originaire de Molenbeek. Par l'intermédiaire de son avocat, cet individu a toutefois démenti tout contact téléphonique avec Salah Abdeslam.

Salah Abdeslam reste une des personnes les plus traquées en Europe depuis les attentats de Paris, le 13 novembre. Grâce à une enquête de téléphonie, les enquêteurs parviennent quelque peu à retracer son parcours après les attaques. Selon la RTBF, il est ainsi confirmé que Salah Abdeslam a changé la carte à puce de son GSM dans un commerce du 18ème arrondissement de Paris pour éviter d'être repéré.


Antécédents judiciaires en matière de vol

Par ailleurs, les enquêtes de téléphonie révèlent que Salah Abdeslam a aussi contacté, toujours le soir-même des attentas, un jeune homme originaire de Molenbeek actuellement incarcéré à la prison de Namur. "Tout le monde a un portable en prison, nous a-t-on dit, ce qui est tout de même assez surprenant", a confié notre journaliste judiciaire Dominique Demoulin dans le RTLinfo 19h. 

Cet homme ne serait pas mentionné sur la liste des personnes radicalisées  remise à la commune de Molenbeek par l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace (OCAM), selon la chaîne publique.

Ce détenu, qui a environ le même âge que Salah Abdeslam, a des antécédents judiciaires en matière de vol et détenait un téléphone portable en prison. "La question qui se pose, c'est pourquoi Salah l'a-t-il appelé le soir du 13 novembre ? Il semble que la thèse privilégiée des enquêteurs est que cet homme aurait pu aider Salah Abdeslam à revenir de Paris, voire à l'exfiltrer. En tout cas, selon nos informations, ce détenu qui s'appellerait Naïm partageait sa cellule avec un autre homme dont le frère a été inculpé dans le cadre des attentats de Paris", a ajouté Dominique Demoulin.


L'homme dément tout contact téléphonique

Maître Philippe Leloup, avocat du détenu de la prison de Namur, a indiqué mardi soir que son client démentait "formellement" cette information. Me Leloup ne cache pas que les deux hommes étaient des "copains" à Molenbeek dans le passé, mais il estime que les informations révélées par la chaîne publique sont de l'ordre du fantasme et qu'elles inquiètent inutilement le détenu et sa famille. "Il n'y a dans son chef aucune appartenance à un quelconque radicalisme", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, rien ne permet d'affirmer selon lui que son client, détenu pour des faits de vol, était en possession d'un téléphone portable ce soir-là. "C'est connu, un grosse partie des détenus possède un GSM en prison. On l'a dénoncé à plusieurs reprises, mais il y a une certaine tolérance. Dans la majorité des cas, les détenus contactent simplement leur famille. Je suis parfois appelé par un détenu d'un GSM", a déclaré Me Leloup, qui précise avoir été contacté dernièrement par son client "du téléphone de la prison". Selon un délégué syndical de la prison de Namur, aucun GSM n'a été trouvé dans la cellule d'un détenu après le 13 novembre ou plus tard. "Cela fait maintenant plus de trois semaines, on l'aurait su s'il y avait eu quelque chose de ce genre", a-t-il confié.

Par ailleurs, celui qui est considéré comme le logisticien des attentats lui a rendu visite à au moins deux reprises en prison, dont la dernière fois début octobre, explique la chaîne publique.


 

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