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Amputé d'une jambe après les attentats de Bruxelles, Walter Benjamin doit encore être opéré et s'inquiète de ne pas être indemnisé: "Ne nous laissez pas tomber!"

Amputé d'une jambe après les attentats de Bruxelles, Walter Benjamin doit encore être opéré et s'inquiète de ne pas être indemnisé: "Ne nous laissez  pas tomber!"
Capture d'écran vidéo Place royale
 
 

Cette victime des bombes humaines à l'aéroport de Bruxelles ne sait pas comment s'y prendre pour être indemnisé. Cela l'empêche de dormir alors qu'il se prépare à repasser sur le billard. Il a lancé un message sur sa page Facebook.

Son témoignage touchant de son lit d'hôpital avait ému au lendemain des attentats. Walter Benjamin s'apprêtait à prendre l'avion pour rendre visite à sa fille en Israël lorsqu'il avait été projeté au sol par une explosion. C'était le 22 mars à Brussels Airport. Aujourd'hui amputé de la jambe droite, il s'apprête à subir une nouvelle opération chirurgicale très lourde. Il n'est pas serein... D'habitude très positif, il n'a "pas l'envie de faire le pitre", a-t-il écrit sur sa page Facebook. Il y a posté un message dans lequel il explique le désarroi des victimes qui aimeraient que la procédure d'indemnisation soit plus rapide et plus simple. "Lorsqu'on téléphone à Brussels Airport, on vous dit qu'on n'est pas au courant qu'on ne sait rien, qu'il faut envoyer un mail. Les assurances, c'est pareil, on couvre vos frais d'hospitalisation, mais c'est tout. Finalement, rien n’a été prévu pour nous aider nous soulager, que du contraire", déplore Walter.


"Nous avons des loyers à payer"

Il lance donc un appel pour que lui et les autres victimes ne soient pas oubliés: "J'en appelle à la responsabilité morale des pouvoirs publics et du monde politique. NE NOUS LAISSEZ PAS TOMBER ! Nous avons des loyers à payer, des factures, des crédits, des charges familiales, etc. Donnez-nous un ballon d'oxygène que l'on ne se retrouve pas avec des huissiers à nos portes", demande-t-il.

D'ailleurs, il ne comprend pas comment cela n'a pas été prévu: "Comment cela se fait-il que rien n'est prévu, que personne ne mette rien en place pour nous? On nous assure un soutien pour les procédures administratives et judiciaires, mais c'est maintenant que nous avons besoin d'être aidés financièrement", dit-il encore.

Cette victime a peur de se retrouver sur la paille et rappelle l'innocence des victimes: "Notre erreur a été d'être au mauvais endroit au mauvais moment... J'ai encore foi en nos institutions, j'espère que mon appel sera entendu que malgré notre douleur à nous les victimes nous puissions nous dire qu'un jour on pourra retrouver une vie, notre vie", dit-il encore avec émotion.

Son appel a déjà été relayé par plus de 1200 personnes sur Facebook.

Walter Benjamin voudrait aborder l'opération prévue la semaine prochaine en toute sérénité, sans penser à cette question d'indemnisation.


Plusieurs assurances possibles

Rappelons que pour les victimes des attentats, les assurances hospitalisation prévoient une couverture pour les conséquences d'actes terroristes. Cela permet de couvrir les frais liés à l'hospitalisation.

D'autre part, pour les victimes qui se trouvaient au travail ou s'y rendaient, l'assurance accident du travail intervient. Elle est obligatoire pour les employeurs et protège les victimes avec une prise en charge des frais médicaux (pour ceux qui n'ont pas d'assurance hospitalisation par exemple). Cela pourvoit aussi à l'incapacité du travail et aux éventuelles séquelles de la victime. Une rente est également prévue via cette assurance pour les personnes veuves ou orphelines après les faits. La plupart des personnes présentes lors de l'attentat dans le métro à Maelbeek sont concernées, de même qu'une partie des victimes de Brussels Airport.

Wauthier Robijns, directeur de la communication chez Assuralia, précise également qu'une assurance spécifique existe en Belgique: "Elle oblige les lieux publics à protéger les gens qui s'y trouvent en cas d'incendie ou d'explosion par exemple, même s'ils ne sont pas responsables d'un point de vue juridique", explique-t-il. L'aéroport et les stations de métro disposent donc de cette assurance qui est obligatoire. Dans le cas de Walter Alexandre, il devrait donc pouvoir compter sur celle-ci.

Wauthier Robijns rappelle également que la plupart des gens ont une assurance protection juridique, souvent comprise dans l'assurance familiale. Elle permet aux victimes de faire valoir leurs droits.


Un fonds spécial

Il existe également une commission d'indemnisation financière des victimes d'actes intentionnels de violence. Ce fonds permet d'apporter une aide financière aux victimes allant de 500 à 62.000 euros. Le formulaire à compléter est disponible via le site du SPF Justice.

Enfin, il est recommandé aux victimes des attentats de Bruxelles et à leur famille de se tourner vers leur courtier en assurance pour connaitre toutes les démarches à entreprendre, et si nécessaire, de se faire aiguiller dans les démarches par un avocat.

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