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Alain Mathot acquitté: le Parquet fait appel

Alain Mathot acquitté: le Parquet fait appel
 
 

Alain Mathot a été acquitté ce jeudi par le tribunal correctionnel de Liège pour les préventions de corruption passive, de faux, de blanchiment, d'abus de biens sociaux et d'infractions aux enchères publiques. Le tribunal a analysé le dossier en profondeur et n'a relevé aucun élément permettant de retenir que l'ex-député-bourgmestre de Seraing aurait reçu des fonds de Philippe Leroy, son principal accusateur. Le Parquet a fait appel la décision dans la foulée.

Alain Mathot a été acquitté jeudi matin par le tribunal correctionnel de Liège de tous les faits de corruption qui lui étaient reprochés dans le cadre de la construction de l'incinérateur de déchets de Herstal. Le Parquet de Liège a fait appel.

Alain Mathot était poursuivi pour ces faits dans le cadre de la construction de l'incinérateur de déchets Uvelia à Herstal.

Seule une prévention de fraude à la TVA, dans le cadre de travaux réalisés chez Alain Mathot, est reconnue. Pour cette prévention, subsidiairement, Alain Mathot a obtenu la suspension du prononcé.

En larmes à sa sortie

L'homme a quitté la salle d'audience en larmes. "Après 13 ans de procédure, c'est important d'avoir enfin été écouté", a-t-il commenté lors d'une brève réaction.

Son avocat, Me Jean-Philippe Mayence, a évoqué une décision importante sur le plan de la démocratie. "Dans ce genre de dossier qui touche des politiciens, on abat les gens sur la place publique. Alain Mathot a subi 13 années de procédure. Mais pour tout ce qui concerne les accusations principales, le tribunal a relevé qu'il n'existe pas la preuve d'une seule rencontre entre Philippe Leroy et Alain Mathot. Pas la preuve du versement d'un seul euro. C'est un acquittement dans l'ensemble pour tous ces faits qui avaient été dénoncés contre lui. Le jugement ne laisse aucun doute sur l'acquittement intervenu. Le tribunal a fait preuve d'une écoute fantastique et d'un travail remarquable'", a commenté l'avocat.

Vous ne pouvez pas mesurer le déferlement de haine qui s'est abattu sur ma famille

"La procédure dirigée contre Alain Mathot était particulièrement injuste. Il a gardé une carapace en public mais j'ai constaté à quel point cela l'a affecté. Tout ce qui a été dit ou fantasmé contre lui, ce sont des éléments qui ne sont pas confortés. Je suis sûr qu'il est innocent. Rien ne permet de dire que c'est un corrompu. Ce n'est pas facile d'être le fils de Guy Mathot. Il a été tué en plein vol alors qu'il a essayé de se faire un prénom", avait déjà plaidé Me Mayence lors du dernier jour du procès.

Alain Mathot avait alors pris une dernière fois la parole. "J'ai perdu pied en 2008 quand est paru un premier article accusateur. A ce moment-là, je me retrouve propulsé dans un schéma de corruption. J'ai tenté de savoir ce qui m'arrivait. J'ai subi cela pendant 13 ans. C'est un quart de ma vie à supporter ce qui est inimaginable", a-t-il confessé. "Vous ne pouvez pas mesurer le déferlement de haine qui s'est abattu sur ma famille. On m'a souhaité d'être brûlé dans l'incinérateur ou d'être fusillé sur un mur. Mes enfants ont été confrontés à cela. Comment fait-on pour prouver son innocence ? J'ai même été obligé de prouver où j'ai acheté mes slips 10 ans plus tôt. Je n'ai jamais touché le moindre euro de ma vie pour faire un acte illégal. Je ne suis pas un corrompu", a-t-il certifié au tribunal.

Un appel encore possible

Le parquet pourrait encore faire appel de la décision. "Il me parait incroyable que le parquet puisse interjeter appel d'un jugement aussi bien motivé. Il faut laisser cet homme récupérer son honneur. Il a vécu longtemps avec des accusations de corruption, répercutées dans l'opinion publique. J'espère qu'on donnera autant d'importance à son acquittement et qu'on lui rendra cet honneur", a indiqué Me Mayence.

Douze prévenus avaient déjà comparu pour ces faits, avec à la clé 11 condamnations confirmées en appel et des sanctions allant jusqu'à deux ans de prison avec sursis. Alain Mathot n'avait pas été renvoyé devant le tribunal correctionnel en même temps que les autres prévenus car son immunité parlementaire n'avait pas été levée. La procédure contre lui avait été suspendue jusqu'au jour où il avait quitté ses activités politiques.


 

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