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Affaire Maëlys – JOUR 2: "Il faut que tu dises à ses parents, ce que tu as fait à cette petite fille", implore l’un des meilleurs amis de Lelandais

  • 2e jour d''audience au procès de Nordahl Lelandais à Grenoble

  • Le point à Grenoble à l''issue du 2e jour du procès de Nordahl Lelandais

 
 
 

La cour d'assises de Grenoble poursuit ce mardi le décryptage de la personnalité de Nordahl Lelandais, jugé pour le meurtre en 2017 de la petite Maëlys, avec l'audition de plusieurs témoins.

Cette deuxième journée de procès est consacrée à l'audition de plusieurs témoins dont le frère de l'accusé, Sven Lelandais, ainsi que des amis et anciennes compagnes, pour tenter de faire le point sur son parcours chaotique et tenter de saisir sa personnalité. Cet examen "est très important", a estimé à son arrivée au palais de justice l'avocat de la mère de Maëlys, Me Fabien Rajon, qui attend beaucoup des experts pour établir "le niveau de dangerosité" de Nordahl Lelandais. "Le coeur de cette affaire est de savoir si oui ou non il y a (eu) des sévices sexuels infligés à Maëlys. Nous, nous avons notre conviction sur ce sujet, elle est tirée d’un dossier et d’éléments de personnalité, mais c'est à la cour de se prononcer".

Il nous a berné comme il a berné tout le monde

L'un de ses meilleurs amis a pris la parole ce matin et il lui a demandé de dire la vérité. "Il faut que tu dises à ces parents ce que tu as fait à cette petite, même si c’est horrible tu dois le dire. De toute façon, c’est fini pour toi". Ce sont les mots de Fabian, l’un des meilleurs amis de Nordahl Lelandais. Dans son box, celui-ci hoche vaguement la tête comme s’il acquiesçait. Sur le banc des parties civiles, la maman de Maëlys est en pleurs. C’est le moment fort de cette matinée et du témoignage très sincère de cet ami. Il raconte que dans un premier temps, il ne pouvait pas croire que Nordahl Lelandais puisse tuer quelqu’un, encore moins une petite fille. Aujourd’hui, il répète à l’envie qu’il ne comprend toujours pas : "Il nous a berné comme il a berné tout le monde", conclut-il .

J'appelle ça un viol interactif. C'est un non-respect de la femme, c'est ce qui l'amène aussi ici

Première témoin du jour, une ex-compagne âgée de 34 ans s'est avancée à la barre vêtue de noir et les cheveux teints en blond. Elle a fréquenté l'accusé environ six mois en 2013-2014, période durant laquelle Nordahl Lelandais a selon elle filmé et diffusé à son insu des vidéos de leurs ébats intimes. "J'appelle ça un viol interactif", a-t-elle lancé. "C'est un non-respect de la femme, c'est ce qui l'amène aussi ici", a-t-elle estimé.

Une séparation "compliquée" et des "menaces"

Selon elle, leur séparation a été "très compliquée", émaillée de "menaces" de la pousser du haut d'une montagne ou de lui "faire bouffer le carrelage", ainsi que de brutalités. "Tu étais quelqu’un d’autre, les yeux noirs, en colère", lui dit-elle dans un étonnant dialogue devant la Cour d’assises. Lui minimise : "Dans une histoire, il y a deux versions", réplique Nordahl Lelandais depuis son box. "C'est vrai qu'on s'est chamaillés", lâche-t-il.

Enfin, Vanessa raconte les désirs sexuels de Nordahl Lelandais, rarement assouvis. Mais jamais, elle n’aurait pu s’imaginer qu’il puisse s’en prendre à un enfant.

Le frère de l'accusé, Sven Lelandais, devrait témoigner dans l'après-midi. Il avait tenté la veille d'obtenir de la Cour d'être dispensé, arguant n'avoir "rien à voir" ni avec son frère, ni à propos de cette affaire, mais cette requête lui a été refusée.

Maëlys De Araujo, huit ans, avait disparu dans la nuit du 26 au 27 août 2017 lors d'une soirée de mariage dans la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin (Isère). Rapidement soupçonné, Nordahl Lelandais avait été confondu en février 2018 par la découverte d'une tâche de sang dans le coffre de sa voiture. Il avait alors admis l'avoir tuée "involontairement", puis avait conduit les enquêteurs jusqu'aux restes de la victime.


 

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