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Affaire Chovanec: le soir du décès du passager, l'officier de garde était... le patron de la police aéroportuaire

Affaire Chovanec: le soir du décès du passager, l'officier de garde était... le patron de la police aéroportuaire
 
 

L'officier de garde la nuit au cours de laquelle Jozef Chovanec a été maîtrisé par la police à l'aéroport de Charleroi et emmené inconscient à l'hôpital était le patron de la police aéronautique, Danny Elst.

Le parquet de Charleroi a donc supposé que la hiérarchie policière était au courant des circonstances de l'intervention et n'a pas jugé nécessaire de lui signaler les faits, a rappelé mercredi le ministre de la Justice, Koen Geens, devant la commission de la Justice. C'est la diffusion de la vidéo de l'intervention de la police la nuit du 24 au 25 février 2018 qui a provoqué le scandale lié au décès du citoyen slovaque. La haute hiérarchie policière a affirmé qu'elle n'avait pas vu ces images et ignorait donc les faits qui sont aujourd'hui dénoncés: placage ventral durant de longues minutes, tête de la victime enveloppée dans une couverture, salut nazi d'une agente, sourire affiché par les policiers, etc. Parmi les questions qui se posent, il y a celle de savoir pourquoi le parquet, qui a pris une copie de cette vidéo, n'en a pas informé les autorités disciplinaires de la police. "Puisque la police était si étroitement impliquée - le chef de la police aéronautique était de garde cette nuit-là -, le parquet a supposé que la police était au courant. Et c'est pour cette raison qu'il a pensé qu'il ne devait pas informer de manière autonome les autorités disciplinaires", a déclaré M. Geens.

Le ministre s'est montré plus prolixe que le Collège des procureurs généraux entendu mercredi matin sur ce dossier. Il a rappelé que ces éléments figuraient parmi ceux que lui avait transmis le ministère public lorsqu'il a été interrogé par la commission à la fin août. La réponse n'a pas satisfait tous les députés. Tant Groen que la N-VA ont fait remarquer qu'une circulaire des procureurs généraux organise la transmission d'informations entre le parquet et la police lorsqu'un policier est concerné par une infraction. L'affaire a mené au retrait temporaire du numéro 2 de la police, André Desenfants, directeur de la police administrative, qui sera entendu mercredi prochain par la commission de l'Intérieur. Le patron de la police aéronautique, hiérarchiquement sous l'autorité de M. Desenfants, a quant à lui été affecté à des tâches administratives par mesure d'ordre du commissaire général de la police fédérale.


 

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