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5 femmes condamnées à Bruxelles pour avoir tenté de rejoindre la Syrie

 
 

5 personnes ont été condamnées par le tribunal correctionnel de Bruxelles pour avoir tenté de rejoindre la Syrie. Il n'y a que des femmes, une mère, ses 3 filles et une amie. Elles écopent de peines allant de 2 à 4 ans de prison.

Habiba C., prévenue d'infractions terroristes, a bénéficié vendredi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles de la suspension probatoire du prononcé. D'autres jugements ont été prononcés à l'encontre des soeurs et de la mère de la prévenue, ainsi que d'une connaissance. Toutes étaient prévenues de participation aux activités d'un groupe terroriste.

Habiba C. avait tenté de se rendre en Syrie en janvier 2016 avec sa soeur, sa fille et sa mère. Le procureur fédéral avait requis quatre ans de prison avec sursis à son encontre. Me Abbes, avocat d'Habiba C., avait réclamé l'acquittement, plaidant la contrainte irrésistible. "Le tribunal a estimé qu'il n'y avait pas de contrainte irrésistible mais il a compris l'horreur qu'elle avait vécue en Syrie et a tenu compte du contexte de la famille radicalisée", a-t-il commenté à l'issue de l'audience vendredi, précisant qu'Habiba C. était déjà en train d'appliquer les conditions de son sursis.


Mariée de force

Lors de la précédente audience, Me Abbes avait également rappelé que sa cliente avait une première fois été emmenée de force en Syrie par ses parents. Elle avait ensuite été mariée de force à un combattant djihadiste alors qu'elle n'avait que 16 ans, avait été violée et s'était retrouvée enceinte. La jeune femme avait réussi à fuir le pays avec sa mère et elles étaient revenues en Belgique.

Sa mère, Maria G., avait déjà été condamnée à cinq ans de prison pour ces faits en avril 2016 par la cour d'appel de Bruxelles. En janvier 2016, elle avait à nouveau tenté de rejoindre la Syrie avec sa fille Habiba et sa petite-fille, ainsi qu'avec son autre fille Fatima pour retrouver son mari et leur fils.


Le tribunal ne l'a pas reconnue comme dirigeante

Le procureur fédéral avait requis une peine complémentaire de quatre ans de prison à son encontre, considérant qu'elle avait participé aux activités d'un groupe terroriste en tant que dirigeante. Le tribunal ne l'a pas reconnue comme dirigeante, mais a prononcé vendredi une peine de quatre ans de prison avec sursis pour ce qui excède la moitié. Maria G. voit donc sa peine de cinq ans allongée de deux ans de prison ferme.

Une soeur d'Habiba C., Hakima, a quant à elle été condamnée à deux ans de prison avec sursis probatoire et bénéficie d'un sursis total pour l'amende. Une peine de cinq ans de prison a par contre été prononcée contre leur soeur Fatima, soupçonnée d'être toujours en Syrie. Le tribunal a par ailleurs requis son arrestation immédiate.


"C'est un jugement sage"

Enfin Zakia H., une amie de Fatima C. prévenue d'avoir envoyé de l'argent à celle-ci en Syrie, bénéficie de la suspension probatoire du prononcé. "C'est un jugement sage, juste et équilibré", a réagi Me Virginie Taelman, son avocate. "Le tribunal reconnaît la gravité de la situation mais envoie aussi un message de réinsertion sociale. Il rappelle que le dialogue social doit être réenclenché avec ces personnes-là."


 

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