"C'est quelqu’un qui a produit des efforts inouïs de réinsertion": l'avocat de 4 prévenus dans un procès en appel d'une filière djihadiste répond à RTL INFO

Ce matin s’ouvrait à Bruxelles le procès en appel d'une filière djihadiste, qui envoyait des combattants vers la Syrie. Cette filière avait fréquenté l'un des kamikazes du 22 mars, Najim Lachraoui. Huit personnes sont donc jugées à nouveau, dont cet homme qui avait été intercepté, le mois dernier, avec des bonbonnes de gaz dans le coffre de sa camionnette. Benjamin Samyn et Thomas Decupère étaient sur place pour le RTLINFO 13H.

Les 6 prévenus ont tous été condamnés pour des faits de terrorisme liés à une filière belge d’envoi de combattants vers la Syrie. En appel de la décision, aujourd’hui, ils comparaissent libres. Parmi eux, Majid A., c’est lui qui avait défrayé la chronique lorsqu’il a été arrêté à Saint-Gilles avec des bonbonnes de gaz dans son véhicule. Il a été condamné à 5 ans avec sursis partiel lors du premier procès. "Cette personne est quelqu’un qui a produit des efforts inouïs de réinsertion, qui à certains moments a exercé trois professions de front, qui travaille quasiment jour et nuit pour regagner la confiance de la société et regagner la confiance de l’Etat", explique Sébastien Courtoy, avocat de 4 prévenus.

Cet avocat spécialisé en matière de terrorisme a défendu 6 prévenus en première instance. Aujourd’hui, il est le conseil de 4 individus sur les 8 présents en appel. "Mes clients ont été soit tous acquittés, soit ils ont bénéficié d’un sursis total. C’est la raison de cet appel, et non pas parce que l’appel serait en soi pertinent ou judicieux en raison d’éventuels manquements des personnes que j’ai l’honneur de défendre". 

Autre personne inquiétée, Mohammed Ben Ajiba, ancien imam d’Evere et actuel imam d’Anderlecht. Il avait été acquitté lors du premier procès, alors que douze ans avaient été demandés contre lui. "C’est clair qu’il y a sans doute l’une ou l’autre petite chose à lui reprocher, mais qui n’ont strictement rien à voir avec le dossier qui nous occupe, à savoir un dossier de terrorisme, et c’est de cela qu’il est accusé et c’est de cela qu’il doit être acquitté", explique Nathalie Gallant, son avocate.

L’un des 6 condamnés, concerné par cet appel, a pris la fuite après le premier procès pour rejoindre l’Etat islamique en Syrie. Il est actuellement détenu en Turquie.