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Voici pourquoi le plein emploi est une illusion, surtout en Belgique

Voici pourquoi le plein emploi est une illusion, surtout en Belgique
 
 

Place à l’économie et aux entreprises avec le BEL RTL Eco de Bruno Wattenbergh. Ce jeudi matin, il est question d’emploi… Oui, on va essayer de faire le point sur la dynamique de l’emploi !

L'emploi reste-t-il l’enjeu de société numéro un ?

Oui c’est la priorité numéro 1. On ne peut pas financer la sécurité sociale, stimuler la croissance, faciliter l’intégration citoyenne, si on n’augmente pas le taux d’activité et donc le nombre d’emplois.

Où est-ce que le bât blesse ?

D’abord, nous avons en Europe une population vieillissante, mécaniquement c’est donc une population qui travaille moins et coûte plus cher en termes de prestations sociales. Nous avons aussi plus d’un siècle d’acquis sociaux, légitimes, rigidifiant notre marché de l’emploi ou permettant dans certains cas d’éviter de devoir travailler.

Ce filet social nous permet de mieux amortir les crises, mais nous empêche aussi de rebondir aussi vite que les pays qui ont une plus faible protection sociale ou qui ont baissé celle-ci, comme l’Espagne par exemple.

Tout cela ne stimule pas non plus l’entrepreneuriat, la prise de risque et notre taux de création de nouvelles entreprises reste inférieur à celui d’autres régions du monde.

Enfin, notre école, particulièrement en Belgique, prépare mal à la vie active.

Bref, tous ces facteurs ne favorisent pas la croissance de l’offre d’emplois de la part des entreprises, il y a des zones en Belgique où il y a une offre d’emploi pour 40 demandes. Cela ne favorise pas non plus le développement de l’employabilité des citoyens.

Et puis, il y a l’innovation et l’automatisation qui détruisent chaque année plus d’emplois qu’elles n’en créent.

Tous ces facteurs se combinent aujourd’hui. Tout cela n’est pas encore dramatique, mais il faut absolument réformer, adapter le système.

Serait-il possible de retrouver ce plein emploi ?

C’est une illusion. Mais pourtant, la plupart des politiques économiques et d’emplois sont encore basées sur ce fantasme du plein emploi.

Il faudra bien un jour l'accepter: il faut s’adapter à cet état de fait, il faut reconsidérer certains acquis sociaux et adapter leur financement à une population active qui va fort peu augmenter dans les prochaines années.

Ce qui veut dire ?

Que l’emploi ne se décrète pas, qu’il y a des facteurs à court terme qui peuvent le stimuler, qu’il faut réfléchir à la manière de valoriser ceux qui vont moins travailler, oser sans doute l’allocation universelle.

Taxer aussi plus largement, le capital et le patrimoine. Des solutions connues, mais difficiles à mettre en œuvre dans le contexte de concurrence intra-européenne que nous connaissons aujourd’hui.

Pourquoi est-ce que la politique du gouvernement ne se traduit pas encore par de la création d’emplois ?

Parce que la relance par l’offre est un vrai pari et parce que si la restauration de la compétitivité des entreprises crée inévitablement de l’emploi, cela prend toujours du temps.

Les entreprises font d’abord du gras, recourent à de l’intérim avant d’engager.


 

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