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Vincent explique pourquoi le prix des pommes de terre va exploser: "Même s'il pleut au 15 août, c’est fini"

 
 

Les pommes de terre primeur seront moins nombreuses, et donc plus chères cette année. C'est une des conséquences de la sécheresse qu'on a connu ces dernières semaines. On parle de pertes allant de 30 à 70 %. Un producteur, rencontré par notre journaliste Julien Crète, estime déjà que ses prix pourraient être multipliés par dix.

C’est pour le moins un constat très clair pour cet agriculteur. Les années se suivent, mais ne se ressemblent pas. Dans les allées de son champ, Vincent nous montre des plants de pommes de terre asséchés. Des tubercules de petite taille qui ne devraient malheureusement plus grandir.

"Même s'il pleut au 15 août, c’est fini. La croissance est terminée. Cela fera peut-être un peu de bien. On va peut-être gagner quelques tonnes, mais on n’arrivera plus au rendement de l’année passée, qui était assez élevé (30-40% en plus)", explique Vincent Christiaens, un producteur de pommes de terre.

Dans les faits, il y a quelques mois, Vincent avait même été obligé de donner gratuitement 300 tonnes de pommes de terre. Des surplus invendables à cause d’un marché saturé. Cette année, la donne sera différente, y compris, en ce qui concerne les prix.

"Des prix multipliés par 5 ou 10, voire peut-être plus."

"L’année passée, je n’ai pas pu les vendre donc c’était du zéro. Mais ici, on pourrait voir les prix être multipliés par 5 ou 10, voire peut-être plus", indique Vincent.

Et pour les producteurs non liés à des contrats de vente, la tonne de pommes de terre pourrait atteindre 220 euros contre 20 l’an dernier. La conséquence des pertes annoncées, entre 30 et 70%, est un phénomène de grande ampleur.

"C’est une situation semblable dans toute l’Europe de l’Ouest donc contrairement à d’autres années, il ne sera pas possible d’aller chercher ailleurs ou un peu plus loin ce que nous n’avons pas produit chez nous. Le problème est notamment pour le producteur, qui a de faibles rendements, et pour les industries de transformation", précise Pierre Lebrun, le directeur de la filière wallonne de la pomme de terre.

Reste à voir maintenant quelle sera la qualité des pommes de terre produites chez nous et ailleurs. Globalement, leurs tailles risquent d’être plus petites.


 

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