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Vers une suppression de l'avantage fiscal des comptes d'épargne ?

Vers une suppression de l'avantage fiscal des comptes d'épargne ?
 
 

L'avantage fiscal lié à un compte d'épargne pourrait être amener à disparaître. L'exonération fiscale des intérêts - actuellement jusque 1.880 euros - crée une distorsion sur le marché, selon les experts. C'est l'une des pistes sur laquelle pourrait travailler Johan Van Overtveldt, ministre des Finances.

L'avantage fiscal sur les comptes d'épargne réglementés devrait être supprimé, ressort-il des recommandations qu'a formulées un groupe d'experts de haut niveau, chargés il y a neuf mois par le ministre des Finances d'améliorer le secteur financier belge et d'en faire un rapport, dévoilé mercredi. Johan Van Overtveldt (N-VA) ne s'est pas exprimé quant à cette proposition mais a indiqué que toutes les recommandations de ce document pourraient faire l'objet de discussions au sein du gouvernement.


Pas la première fois que les économistes proposent cette mesure 

Des mesures relatives à la gestion et à la supervision des banques avaient déjà été prises après la crises bancaire (2008-2009) et la crise économique qui a suivi. Le groupe de travail et le ministre estiment cependant que le travail n'est pas terminé. La situation actuelle avec des taux d'intérêts très bas présente par exemple pas mal de risques. La recommandation la plus remarquée est celle d'une suppression de l'avantage fiscal lié à un compte épargne, une piste déjà évoquée à plusieurs reprises par des économistes et des décideurs politiques. L'exonération fiscale des intérêts - actuellement jusque 1.880 euros - crée une distorsion sur le marché, selon les experts. Cela rend d'autres produits financiers moins attrayants et la majeure partie de l'argent épargné par les Belges n'est pas réellement utilisée dans l'économie nationale. Cette suppression doit cependant être progressive.


Silence radio

Pour Luc Coene, l'un des experts et par ailleurs ancien gouverneur de la Banque nationale, la réglementation actuelle crée en effet une distorsion par rapport à d'autres produits financiers. "Cela coûte énormément au Trésor public et les bénéfices filent en grande partie vers l'étranger." Par exemple via la branche belge de banques étrangères. Mais l'Etat en fera les frais si des problèmes se présentent, constate-t-il. Les carnets d'épargne sont en effet couverts par la garantie des dépôts. L'une des conséquences en est que le secteur financier belge preste moins bien que ce qu'il pourrait, par exemple avec des produits plus variés. Une amélioration très significative est possible, estiment les experts. "J'ai certaines idées mais je ne peux pas en dire beaucoup plus pour le moment", a confié le ministre des Finances au sujet de l'avantage fiscal des comptes d'épargne, ne souhaitant pas exprimer son avis personnel.


Les prix de l'immobilier pourraient alors gonfler

Johan Van Overtveldt entend discuter de cette question au sein du gouvernement à un moment donné, mais il ne sait pas encore quand, et regarder ce qui peut être fait en la matière. "Mais la proposition fait partie d'un ensemble (de recommandations)", a-t-il insisté. Une recommandation similaire porte sur un stimulant fiscal, celui des primes au logement lors d'emprunts hypothécaires. Cela pourrait avoir pour conséquence de faire gonfler la bulle immobilière et de faire monter les prix de l'immobilier. La réduction récente de la prime au logement par les Régions a d'ailleurs été bien accueillie par les experts. Une poursuite de cette démarche créerait, selon eux, un espace financier pour une baisse des coûts de transaction lors d'achats immobiliers.


 

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