Elle est désormais la production végétale la plus importante après les légumes. Depuis l'an 2000, la superficie cultivée a augmenté de 35 %. 80 % de notre production est ensuite exportée. Reportage de Fanny Dehaye et Julien Raway.
En 2016, la superficie des cultures de pommes de terre a ainsi atteint un record de 89.163 hectares, en forte hausse de 13,38% par rapport à 2015. Surtout, par rapport à l'an 2000, l'augmentation de la superficie cultivée atteint plus de 35%. Celle-ci s’explique notamment par la hausse de la demande mondiale. "Des pays émergents comme la Chine", cite Mathieu Comijn, un agriculteur qui a repris l’exploitation familiale en place depuis près de plus de 50 ans à Jumay. "On travaille avec des usines qui exportent énormément de produits surgelés vers ces pays-là. Il faut alimenter tout ça et la Belgique est propice à la production de la pomme de terre", raconte-t-il.
Une hausse de la production de 3,1% par an
Logiquement, cette croissance s'accompagne d'une forte hausse de la production de pommes de terre. Entre 1998 et 2015, celle-ci a bondi de près de 50% et a même "plus que triplé en moins de 40 ans", soit entre 1973-1975 et 2013-2015, ce qui correspond à une augmentation de 3,1% par an, selon le SPF Economie. Sur cette période, le rendement des cultures de pommes de terre a bondi de 171%, soit +1,4% par an en moyenne.
Climat et qualité du sol jouent beaucoup dans le succès de nos tubercules. "Il faut qu’il pleuve régulièrement et qu’on ait des températures supérieures à 20° pour avoir une bonne croissance, explique Mathieu Comijn. Nous, ce qu’on préfère comme sol, c’est argileux limoneux. Un bon sol qui retient bien l’eau et qui permet à la pomme de terre de bien supporter les excès du climat."
2016, un "couac" sans conséquence
L'année 2016, marquée par un printemps très pluvieux, a toutefois vu la production de pommes de terre en Belgique connaître un recul sensible de 7,11% par rapport à 2015, à plus de 3,4 millions de tonnes. Un "couac" qui n'entrave en rien l'irrésistible ascension de la pomme de terre belge. 2016 a d'ailleurs été une année faste pour le secteur belge de la transformation de la pomme de terre, avec 4,4 millions de tonnes de pommes de terre transformées, soit une augmentation de 11% par rapport à 2015 et un nouveau record absolu, d'après la fédération sectorielle Belgapom. Sur ces 4,4 millions de tonnes, près de 40% sont transformées en frites surgelées. Et 80% de la production belge sont exportés.
"Les agriculteurs classiques se retrouvent avec des revenus en hausse"
Si la pomme de terre belge se porte bien, c’est aussi l’ensemble du secteur qui est récompensé. "On doit louer des champs pour cultiver des pommes de terre chez les fermiers voisins. On doit payer une location annuelle qui a augmenté au cours des dix dernières années", raconte Mathieu Comijn. "Donc les agriculteurs classiques se retrouvent avec des revenus en hausse", conclut-il.
Le secteur de la transformation de la pomme de terre, qui employait 4.115 travailleurs en 2016, a également investi un record de 310 millions d'euros l'an dernier. C'est donc sous un ciel plutôt bleu que poussent les plants de pommes de terre du "Plat pays", même si quelques nuages, nommés protectionnisme ou Brexit, pointent çà et là le bout de leur nez.
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