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Sortie du nucléaire: Loïk Le Floch-Prigent, ancien grand patron français, s'en prend à Engie-Electrabel

 
 

Loïk Le Floch-Prigent qui a notamment été à la tête d'entreprises spécialisées dans le secteur énergétique, comme "Gaz de France", s'en prend, aujourd'hui, ouvertement à Engie-Electrabel. Le mois dernier, l'exploitant de nos centrales nucléaires avaient estimé qu'il lui était "impossible" d'assurer la prolongation de celles-ci. C'est faux, rétorque l'homme d'affaire français, qui s'interroge d'ailleurs sur les raisons qui poussent Engie à vouloir se séparer de ses réacteurs en Belgique.

Loïk Le Floch-Prigent veut remettre en question la stratégie de sortie du nucléaire. Il est interloqué par une lettre écrite par Engie au premier ministre Alexandre de Croo.

"J’ai trouvé cette lettre assez ahurissante", dit-il.

Début décembre, les patrons d’Engie expliquent au gouvernement belge qu’il est désormais impossible de prolonger deux réacteurs nucléaires après 2025.
"La position qu’ils prennent en disant ‘le 1er janvier 2021, vous m’auriez dit, j’aurais pu faire et le 1er janvier 2022, c’est trop tard, je peux plus faire, cette position n’est pas cohérente avec l’expertise scientifique, technique que je peux avoir de 40 ans d’énergie", réagit Loïk Le Floch-Prigent, ex-patron d'Elf.

Cet industriel controversé a aussi conseillé plusieurs présidents français, dont François Mitterrand. Il ne comprend pas aujourd’hui le peu de réaction du gouvernement belge au lendemain de cette lettre.

"On ne reçoit pas une lettre comme ça sans poser quelques questions sur quel est le programme de maintenance qui a été effectué ? Où est-ce qu’on en est de l’utilisation de ces centrales et combien de temps encore peuvent-elles être maintenues ?", poursuit-il.

Nous avons demandé à Engie s’ils déposaient de programmes de maintenance de Doel 3 et Tihange 4. Voici leur réponse : tenant compte de toutes les contraintes, assurer la prolongation de deux unités nucléaires ne nous parait effectivement pas possible.

Loïk Le Floch-Prigent plaide pour le maintien du nucléaire. Un moyen bon marché, selon lui, de produire de l’électricité : "L’industrie européenne ne survivra pas au maintien d’un coût très élevé de l’énergie. Nous ne pourrons pas être compétitifs par rapport à la Chine et aux pays asiatiques si nous continuons les dérives du prix de l’énergie. Ce n’est pas possible !"

Le 23 décembre dernier, le gouvernement fédéral a acté la fermeture des derniers réacteurs belges. Ils se laissent jusqu’à fin mars pour changer d’avis.


 

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