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Quel est l'impact du déconfinement sur les commerçants? Malgré la fin des ventes sur RDV, le quotidien reste morose

 
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Malgré la fin des ventes sur rendez-vous, la situation des commerçants indépendants ne s'est pas améliorée selon l'Union des Classes Moyennes. 65% des patrons interrogés par l'organisme ne sont pas sûrs de pouvoir poursuivre leurs affaires. Nos journalistes ont rencontré plusieurs commerçants de Charleroi: tous espèrent un rebond d'activité.

Nous avons rencontré Filippo Trupia à Charleroi ce vendredi. Après plusieurs heures d'ouverture, il nous confie n'avoir vu aucun client dans sa boutique de vêtements. "Je pense que l'avenir, s'il perdure comme ça, il va y avoir beaucoup de faillites", réagit le commerçant.

Malgré la fin de l’obligation du shopping sur rendez-vous, les affaires ne reprennent pas. "Tous les ans on a progressé, et depuis maintenant plus d'un an, on voit que les chiffres baissent de plus en plus. On se demande comment on va tenir, mais il faut rester positif et j'y crois encore", explique Filippo.

Trois clients sur une base qui était d'une vingtaine de clients par jour

Le cas du Carolo est loin d’être isolé. Selon l’Union des Classes Moyennes (UCM), seuls 30% des commerçants indépendants ont vu une hausse de leur chiffre d’affaires depuis la levée des restrictions. "A l'heure d'aujourd'hui, on est à trois clients par jour", nous indique Vanessa Bomblet, gérante d'un commerce de savons artisanaux et de produits de bain à Charleroi. "Trois clients sur une base qui était d'une vingtaine de clients par jour".

Deux personnes ont passé le pas de la porte... une commerçante qui ouvre et qui pleure déjà, et vous

Nicole Hutoy, vendeuse dans un magasin de chaussures carolo, dresse un constat similaire. "On est vendredi. Deux personnes ont passé le pas de la porte... Une commerçante qui ouvre et qui pleure déjà, la pauvre, et vous", explique-t-elle à notre journaliste.

La situation est difficile, si bien que l’étude de l’UCM révèle que 65% des patrons ne sont pas certains de pouvoir poursuivre leurs affaires. "Moi j'ai repris l'activité il y a trois ans. Malheureusement, depuis que j'ai repris, on ne fait que s'enfoncer, et avec le covid c'est pire. C'est vrai qu'on commence à se poser des questions. Est-ce qu'on va pouvoir continuer, parce qu'on n'aura plus le choix", réagit Vanessa Bomblet.

8 commerçants sur 10 vendent moins qu'en 2019

Les commerçants jugent que les aides sont indispensables. 40% d’entre eux estiment avoir aujourd’hui besoin de plus de 10.000 euros de liquidités pour continuer. Nicole, elle, reste malgré tout perplexe. "Les aides financières, déjà, c'est pas top. Puis les aides financières, il y aura de toute manière encore des taxations. Donc c'est un peu le principe de la main droite te donne quelque chose, mais la main gauche te rafle les quatre doigts", confie la vendeuse de chaussures.

Par rapport au printemps 2019, 82% des commerçants vendent moins. Aujourd'hui, tous espèrent que les prochaines étapes du déconfinement et les soldes permettront de relancer enfin l’activité.


 

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