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Pour contrer l'inflation, la Banque Centrale Européenne va relever ses taux d'intérêt: une première depuis 10 ans

Pour contrer l'inflation, la Banque Centrale Européenne va relever ses taux d'intérêt: une première depuis 10 ans
 
 

Ce vendredi, nous vous proposons de revenir sur les tenants et les aboutissants de la décision prise hier soir d'augmenter les taux d'intérêt par la Banque Centrale Européenne.

Comment comprendre simplement ce que la Banque Centrale a décidé hier soir et pourquoi ?

Il faut revenir à la crise économique et financière qui a démarré en 2009. A l’époque, c’est d’abord une crise des banques, à cause des fameux subprimes. Ensuite, cette crise financière est devenue une crise économique, avec un sérieux ralentissement de l’économie. Les entreprises et l’emploi ont alors payé le prix de ce ralentissement. Enfin, la crise est devenue une crise de la dette et il a fallu sauver la Grèce notamment.

Il faut voir l’économie comme une chaudière. En temps normal, elle fonctionne à une température permettant de créer des emplois, des richesses et de les répartir. Si la chaudière ralentit, si elle risque de refroidir, il faut rajouter du combustible. Dans les principes de politique monétaire, c’est à ce moment-là les banques centrales entrent en action en créant de la monnaie et en l’injectant dans l’économie. Et en général cela fonctionne. Ou, en tout cas, cela a fonctionné pendant des dizaines d’années : la chaudière redémarrait, la croissance redémarrait, cela créait un peu d’inflation et quand la chaudière était à la bonne température, les banques centrales stoppaient les injections.

Le scénario n’a manifestement pas bien fonctionné ces dernières années...

En effet, ou en tout cas les injections de cash ont fonctionné, mais dans des proportions moindres qu’espérées. La Banque Centrale Européenne a injecté de plus en plus d’argent sans que la croissance ne redécolle vraiment dans les vieilles économies comme celles de l’Europe. La BCE a tiré toutes ses cartouches de politique monétaire pour soutenir à la fois la dette des pays en difficulté et les économies européennes.

Si dans les années 70, on avait injecté le dixième des montants injectés par la BCE, l’économie aurait surperformé et l’inflation aurait atteint des plafonds. Mais ces dernières années, l’inflation est restée basse et la croissance molle.

Et puis est arrivé la pandémie du COVID ?

À la sortie du Covid, la croissance est repartie logiquement à la hausse et a tiré l’inflation vers le haut. Rien d’inquiétant, tout le monde l'a dit, c’est temporaire.

Puis est survenue la guerre en Ukraine, et là, nous avons un problème... Parce que la croissance s’est écrasée et l’inflation explose. Et la Banque Centrale était face à un dilemme. Si elle hausse ses taux d’intérêt, elle risque de freiner une économie déjà au tapis et si elle ne le fait pas, elle alimente l’inflation.

Et qu’a-t-elle décidé hier ?

La fin de 7 années de taux négatifs et la rehausse progressive des taux d’intérêt. La BCE n’avait plus relevé ses taux directeurs depuis plus de 10 ans et elle mettra également fin à ses achats d’actifs financiers. C’est clairement un pari sur le redressement de l’économie avec une guerre en Ukraine qui ne durerait pas au-delà de 2023.


 

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