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Plus encore que le prix du blé, le coût de l'énergie inquiète les boulangers-pâtissiers

Plus encore que le prix du blé, le coût de l'énergie inquiète les boulangers-pâtissiers
©IMAGE BELGA
 
 

Les prix du blé ont peut-être crevé des plafonds ces derniers jours, sur fond de guerre en Ukraine, mais plus que le prix de la farine, c'est surtout le coût de l'énergie qui inquiète dans l'immédiat les boulangers-pâtissiers.

L'Ukraine est, ou plutôt était, le quatrième exportateur de blé au monde et aussi un important producteur de maïs. L'invasion russe l'empêche toutefois d'exporter ses grains, ce qui rend nerveux les marchés des matières premières agricoles. Le cours du blé meunier poursuivait sa flambée sur le marché européen ce vendredi, dépassant même le seuil de 400 euros la tonne pour livraison en mars. "Effectivement, le blé augmente fortement, mais heureusement, il n'y a pas encore de hausse du prix de la farine car les meuniers avaient encore un peu de stock", déclare à l'agence Belga Albert Denoncin, co-président de la Confédération belge des boulangers-pâtissiers. "Cependant, ce qui nous préoccupe plus fortement est la hausse du prix de l'énergie."

Les cours du baril se sont aussi envolés, à des niveaux qui n'avaient plus été atteints depuis près de 10 ans, tandis que le prix du gaz en Europe a battu des records, flirtant dernièrement avec les 200 euros le mégawattheure (MWh). Cette hausse des prix de l'énergie touche au premier chef les boulangers-pâtissiers, dont les fours sont chauffés à l'électricité, au gasoil ou au gaz. L'augmentation de l'énergie a également une influence sur les frais de transport et d'emballage. "On peut constater que les prix ont été multipliés par 2,5 et qu'il est difficile en cette période de répercuter cette hausse évaluée à 0,50 euro le pain. On pourrait conclure qu'il suffit d'augmenter le prix, mais à ce moment-là, nos entreprises ne sont plus compétitives et dès lors le risque est grand de voir déferler les produits de l'Est de l'Europe où les charges sont nettement moindres", explique Albert Denoncin.

La Confédération belge des boulangers-pâtissiers a tiré la sonnette d'alarme auprès des ministres fédéral et régional des Classes moyennes et de l'Économie. Une entrevue est d'ailleurs prévue le 10 mars avec le ministre wallon. "Quant au ministre fédéral il nous explique qu'il a débloqué un budget de 6,8 millions d'euros pour les indépendants mais il y a plus de 1,2 million d'indépendants en Belgique", poursuit Albert Denoncin. "Si les responsables politiques ne prennent pas de mesures de soutien, un pan important de l'artisanat belge, qui représente plus de 20.000 emplois, pourrait disparaître", conclut le co-président de la Confédération belge des boulangers-pâtissiers.


 

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