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Merci la sécu: la crise de 2007 à 2013 a eu un effet inverse du reste du monde sur la Belgique!

Merci la sécu: la crise de 2007 à 2013 a eu un effet inverse du reste du monde sur la Belgique!
 
 

Ce mardi dans sa chronique Bel RTL Eco, l’économiste Bruno Wattenbergh a parlé inégalités, et plus particulièrement le creusement de celles-ci pendant la crise qui a commencé en 2008. Et surprise : la Belgique, comme peu d’autres pays, a diminué les inégalités sociales durant cette période trouble.

Un des enjeux politiques et social d’une période de faible croissance, comme celle que nous connaissons, c’est le creusement des inégalités. Je vous propose d’analyser la situation de la Belgique en la matière, avec une étude publiée hier par ING.


La crise de 2008 a-t-elle creusé les inégalités en Europe et plus près de nous en Belgique, c’est la question à laquelle tente de répondre une étude d’ING publiée hier

La réponse pour la plupart des pays européens est « oui, les revenus les plus modestes ont le plus souffert de la crise, creusant l'inégalité en comparaison avec les revenus plus élevés ». Mais ce n’est pas une surprise, c’est ce qu’a démontré Thomas Piketty dans son livre « Le Capital au 20ème siècle », expliquant que les riches, ceux qui ont un patrimoine, traversent les crises en faisant croitre ce patrimoine, alors que salariés et allocataires sociaux ne vont mieux que lorsqu’il y a une croissance économique. Cette dynamique inégalitaire s’aggrave donc avec la crise. En Grèce, par exemple, les revenus les plus modestes ont reculé deux fois plus rapidement que la moyenne.


Mais la surprise, c’est que ce n’est pas une règle universelle

C’est une bonne surprise. L'étude d'ING explique que l'inégalité de revenus est restée constante en Allemagne par exemple. Ou qu’elle a même reculé dans des pays comme le Portugal, les Pays-Bas… ou bonne nouvelle : chez nous en Belgique.


Dans notre pays, les revenus des plus pauvres ont augmenté plus vite que ceux des plus riches ?

Pour être plus précis, les revenus des plus pauvres des Belges n'ont pas augmenté beaucoup moins vite que la moyenne, ou même que les revenus des plus riches pendant les années 2007 à 2013. Il y a donc eu une forme d’équilibre entre la progression de revenus des différentes catégories de Belges. En notre classe moyenne a vu ses revenus augmenter plus rapidement que ceux des extrêmes. Autre élément de satisfaction, si partout ailleurs ou presque, ce sont les plus jeunes qui ont le plus souffert pendant la crise, ce n’est pas le cas chez nous en Belgique ou en Allemagne.


Pourquoi ?

L’écart en Europe s’explique parce les jeunes ont eu moins accès à des contrats à durée indéterminée ou à des contrats à temps plein. Nous échappons pour l’instant encore à ce triste phénomène, ou bien ce type de contrats est un choix individuel. Mais, souligne ING, cette nouvelle précarité risque d’arriver chez nous rapidement car les emplois « non standards », comme appelés dans cette étude, ont constitué l'essentiel de la croissance de l'emploi total constatée entre 2007 et 2013 en Belgique.


Comment expliquer que nous soyons un des seuls pays ayant échappé, malgré la crise, à cette croissance des inégalités ?

Tout simplement grâce la qualité de notre sécurité sociale. En Belgique, nos revenus de remplacement sont élevés et nos transferts sociaux sont plus redistributifs qu'ailleurs. Même si une molle croissance est de retour, nous devons donc continuer à préserver notre modèle de redistribution des revenus.


 

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