Ce lundi, les représentants du personnel du groupe Mestagh sont convoqués pour un conseil d'entreprise extraordinaire. Une restructuration est évoquée. Une de plus dans le secteur de la grande distribution. Comment expliquer cette succession de plans sociaux dans les supermarchés? C'est le sujet du débrief RTLinfo de Loic Parmentier et Nathan Gerlache.
L’emploi sera au menu d’un conseil d’entreprise extraordinaire du groupe Mestdagh ce lundi matin. Avec le gout amer d’une possible restructuration pour les syndicats. Il y a quelques jours, un mouvement de grève chez Lidl se terminait par un accord trouvé entre direction et syndicat. Rajoutez encore la restructuration chez Carrefour avec plus de 1.200 emplois en jeu… La grande distribution se cherche un avenir. Un parfum de crise plane dans nos supermarchés.
Le nouveau directeur opérationnel de Mestdagh va présenter sa vision aux syndicats
Ce jeudi, devant un Carrefour market du groupe Mestdagh, nos journalistes ont rencontré Evelyse Begon et ses 44 ans de métier. "L'entreprise Mestdagh n'a jamais vécu de restructuration dure. C'est pas une catastrophe qui nous tombe sur la tête, je pense que ça se préparait, et les gens des magasins sentaient venir cette chose-là", confie Evelyse, employée du groupe et déléguée de la CNE, la Centrale nationale des employés du syndicat chrétien CSC.
Il faut dire qu’en mars dernier, les deux frères Mestdagh ont laissé la main à un nouveau directeur opérationnel. Et ce lundi à 9h30, il évoquera sa vision de l’enseigne au chiffre d’affaires de 700 millions d’euros. Reste à voir l’impact sur les 2.600 employés du groupe.
Hasard du calendrier, l’annonce arrive quelques jours après la fin d’un mouvement social inédit chez Lidl.
Quand Lidl fait un modèle où ça ne coûte pas cher, les autres, pour obtenir des marges de rentabilité suffisantes, sont obligés de diminuer leurs coûts salariaux
Le 1er mai dernier, les syndicats de Lidl se congratulaient: après 6 jours de grève, ils ont obtenu quelques avancées pour leurs employés. Lidl n’est pas en crise. Le groupe se porte très bien. Les conditions sociales n'y sont cependant pas en promo, mais plutôt au rabais. Chez Lidl, les travailleurs doivent se montrer extrêmement polyvalents. Par exemple, il n'est pas rare pour un salarié d'alterner plusieurs fois entre le rangement des rayons et la caisse… et cela avec un stress et une pression dénoncée par les représentants du personnel.
"Quand Lidl fait un modèle où ça ne coûte pas cher, les autres, pour obtenir des marges de rentabilité suffisantes, sont obligés de diminuer leurs coûts salariaux et donc tirent toute la grande distribution à la baisse en termes de condition salariale et de conditions de travail", explique Myriam Delmée, vice-présidente fédérale du Setca.
Le secteur est obligé de s'adapter pour satisfaire les besoins du consommateur
Mais pour Nathalie De Grève, représentante de la Fédération belge du commerce et des services (Comeos), en charge de la grande distribution, il n'y a pas de crise du secteur. Pas du tout. Selon elle, les supermarchés ne feraient que s’adapter à nous, les consommateurs. "Le secteur est obligé de s'adapter pour satisfaire les besoins du consommateur. Le client qui n'est pas content chez un supermarché ira chez un autre", affirme-t-elle.
Et dans les nouveaux besoins des consommateurs, selon les propos de la grande distribution, on retrouve les nouvelles technologies: le self scan, les caisses sans caissières, les commandes par internet…
Pour les syndicats, c’est surtout un besoin de rentabilité qui, selon eux, se fait la plupart du temps sur le dos des travailleurs.
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