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Les réfugiés ukrainiens peuvent-ils travailler dans notre pays et sous quelles conditions éventuelles ?

Les réfugiés ukrainiens peuvent-ils travailler dans notre pays et sous quelles conditions éventuelles ?
 
 

Ce jeudi matin, nous parlons de réfugiés, et plus précisément de réfugiés ukrainiens pour comprendre comment ils peuvent travailler.

35.000 réfugiés ukrainiens seraient déjà arrivés en Belgique, et nous posons une question simple ce jeudi matin: peuvent-ils travailler et sous quelles conditions éventuelles ? La réponse à la première question est "oui". Et effectivement ce "oui" est sous certaines conditions spécifiques qui ne s’adressent pas à tous les demandeurs d’asile.

En fait, la première formalité indispensable, c’est l’enregistrement au centre fédéral spécifique pour les Ukrainiens parce que le Conseil de l’Union européenne a décidé en mars 2022 que tout réfugié ukrainien peut bénéficier d’un statut de protection temporaire. Ce statut va lui permettre d’accéder à toute une série de services et d’aides mais aussi au marché du travail.

Une série de droits 

Après avoir enregistré son lieu de résidence dans une commune, il reçoit un titre de séjour temporaire, ce qu’on appelle la "Carte A de séjour limité ", une carte électronique qui lui ouvre les portes du marché de l’emploi et lui offre concrètement les mêmes droits au travail que n’importe quel ressortissant belge. Et cette carte offre automatiquement le même droit aux membres de sa famille dans les conditions pour pouvoir travailler.

Voici ces droits, outre celui de travailler: l’accès à une mutuelle, l’aide médicale urgente, le revenu d’intégration, mais aussi l’accès aux institutions régionales compétentes pour accompagner la recherche d’emploi, à savoir le Forem et Actiris.

Des droits temporaires 

Ces droits sont normalement temporaires. Ce statut spécifique devrait prendre fin le 4 mars 2023, mais en pratique tout dépendra de l’évolution du conflit en Ukraine bien sûr.

Ce statut est discriminant par rapport aux autres réfugiés. Je vous avais parlé de Marc Coucke qui engageait des réfugiés pour ses activités horeca à Durbuy. En Belgique, les personnes en demande de protection peuvent travailler quatre mois après l’introduction de leur dossier de demande d’asile et s’ils n’ont pas reçu de réponse négative. Et si cette demande arrive, le droit au travail disparait.

Est-ce que les réfugiés Ukrainiens trouvent du travail ? 

Est-ce que ce droit au travail est théorique ? Est-ce que les réfugiés Ukrainiens trouvent du travail ? Il n’y a pas encore vraiment de statistiques. Ce que l’on sait c’est que logiquement c’est compliqué à cause de la barrière de la langue, de reconnaissance et d’équivalence de qualifications. Mais aussi parce que nombre d’Ukrainiens ne veulent pas se fixer en Belgique, ils espèrent rentrer au pays. Quant aux employeurs, conscients de cette volonté de retour, ils proposent plutôt des emplois précaires ou temporaires.

Alors soyons de bon compte, les fédérations d’employeurs aujourd’hui voudraient compter sur cette main d’œuvre, mais aussi sur celle des réfugiés, même déboutés de leur demande d’asile, à la condition qu’ils puissent avoir un statut stable en Belgique. Mais c’est un sujet politique sensible et cela ne se concrétise pas.


 

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