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Les comptes épargne diminuent votre pouvoir d'achat mais restent populaires: devez-vous changer de stratégie?

Les comptes épargne diminuent votre pouvoir d'achat mais restent populaires: devez-vous changer de stratégie?
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Les comptes d'épargne se sont encore étoffés en 2016 dans la plupart des grandes banques malgré des taux d'intérêt au plus bas. Chez le leader du marché, BNP Paribas Fortis, le solde comptable des comptes d'épargne réglementés a augmenté de 2% l'an dernier, à 61,64 milliards d'euros. Chez Belfius une croissance de 7% a été enregistrée à 35,2 milliards d'euros. ING a constaté une très légère baisse de 0,3%, à 30,96 milliards d'euros.

"Le Belge se caractérise par deux choses en matière d'épargne. D'une part il épargne beaucoup, historiquement il épargnait plus que ses camarades des pays étrangers. C'est moins le cas aujourd'hui qu'auparavant. Deuxièmement, le Belge se caractérise par une épargne prudente. Les Belges ont le plus souvent épargné dans l'immobilier, dans des livrets d'épargne, et relativement peu en actions", explique Etienne de Callatay, spécialiste en gestion de patrimoine chez Orcadia, à notre journaliste Sébastien Debock.


Pourquoi les Belges continuent d'épargner autant?

Plusieurs raisons expliquent l'attachement des Belges à leur compte épargne:

- le faible risque

- l'accessibilité de l'argent ainsi placé, qui peut être utilisé à tout moment pour financer un projet, comme par exemple l'achat d'une maison.


L'argent sur un compte épargne perd pourtant de la valeur

Un problème majeur remet cependant en question l'utilisation d'un compte épargne. Mis sur un tel compte, l'argent perd de la valeur. Si vous aviez 10.000 euros au premier janvier 2015 à du 0,1%, il vous a rapporté 10 euros à la fin de l'année. Mais avec une inflation à 2% il aurait dû vous rapporter au moins 200 euros. Vous avez donc perdu 190 euros de pouvoir d'achat.


Faut-il changer de stratégie?

Faut-il pour autant changer de comportement et arrêter les placements sans risque au profit d'investissements plus offensifs? Pas nécessairement selon Etienne de Callatay, spécialiste en gestion de patrimoine chez Orcadia. Tout dépend de la situation de chacun, son épargne, ses projets, son mode de vie. Mais il faut effectivement y réfléchir, avec son banquier, pour éviter de perdre du pouvoir d'achat en voulant mettre de l'argent de côté. "Aujourd'hui ce n'est pas vraiment le moment de changer radicalement de profil d'investissement. S'il était bon pour vous d'investir dans l'immobilier ou dans un livret d'épargne il y a 5 ou 10 ans, eh bien continuez à le faire. Il ne faut pas changer son profil d'investisseur sur la seule base d'une baisse des taux d'intérêt", confie Etienne de Callatay.

Si vous pensez sérieusement à changer votre stratégie d'épargne et d'investissement, réfléchissez au moins à deux points. Il faut voir "comment vous dormez le soir avec l'idée que vous pourriez vous réveiller en ayant perdu 20 à 30% de votre patrimoine. Si ça vous empêche de dormir, oubliez tout de suite l'idée d'investir à risque. L'horizon temporel est aussi important. Si vous avez de l'argent et que vous pensez que vous n'en aurez pas besoin dans les 5 à 10 ans qui viennent, vous pouvez vous permettre de prendre plus de risques", affirme Etienne De Callatay.


Quelques pistes pour placer votre argent

Si vous avez de l'argent de côté, il y a les investissements sûrs. Le premier à effectuer est assez classique et relève du bon sens: soyez le propriétaire de votre habitation. Ensuite, vous pouvez envisager l'achat d'un second bien pour le louer, au risque qu'il soit vide à certaines périodes.
Vous pouvez également investir en bourse, avec plusieurs niveaux de risque. "Si vous investissez dans un fond diversifié d'actions, vous n'avez pas à vous exposer au risque d'avoir investi dans une entreprise qui, pour telle ou telle raison, viendrait à faire faillite ou à connaître de mauvaises affaires", rappelle Etienne De Callatay.


 

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