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Où en est l'économie belge? Voici les conclusions de la Banque nationale

Où en est l'économie belge? Voici les conclusions de la Banque nationale
© Belga
 
 

L'économie belge ralentirait fortement et ne progresserait pas à court terme, selon les dernières prévisions économiques de la Banque nationale de Belgique (BNB).

La BNB explique que le ralentissement de l'économie belge est dû aux contraintes d'approvisionnement, à la hausse des prix de l'énergie et à la dégradation de la situation sanitaire. "Divers indicateurs suggèrent que la croissance s'affaiblit déjà depuis l'été et l'activité économique ne devrait guère progresser à court terme", ajoute-t-elle.

Mais d'après l'économiste et coordonnateur des projections économiques de la BNB Geert Langenus, la croissance devrait repartir à la hausse à partir du printemps 2022 et cela à mesure que les contraintes d'approvisionnement s'allégeront et que la situation sanitaire s'améliorera à nouveau. À un peu plus long terme, le rythme de croissance diminuerait peu à peu.

Selon la BNB, l'activité économique progresserait encore de 2,6% en 2022 sur une base annuelle après une forte expansion de plus de 6% en 2021. Le rythme de croissance continuerait de se normaliser au cours des prochaines années, pour s'établir à 2,4% en 2023 et à 1,6% en 2024. La consommation des ménages constituera le principal moteur de la croissance à moyen terme. "Le comportement d'épargne se normalise et la croissance des revenus sera soutenue dans les prochaines années par la robustesse du marché du travail ainsi que par l'indexation des salaires", souligne la BNB.

Le marché du travail surprend favorablement

Le pouvoir d'achat par personne augmenterait de près de 6% pendant la période 2022-2024. Le marché du travail continue, quant à lui, de surprendre favorablement, affichant notamment une création nette d'emplois de près de 30.000 personnes en moyenne par trimestre depuis le début de 2021. La création d'emplois s'essoufflerait toutefois à présent, dans le sillage du ralentissement de l'activité économique ainsi que sous l'effet de la pénurie assez généralisée de main-d'œuvre. Près de 10.000 emplois seront encore créés en moyenne par trimestre sur la période de projection. En ce qui concerne les finances publiques, si le déficit budgétaire s'améliore, il reste supérieur à 4% du PIB à la fin de la période de projection, soit un taux nettement plus élevé qu'en 2019. Les recettes publiques, exprimées en pourcentage du PIB, renouent avec leur niveau antérieur à la crise, mais les dépenses courantes en particulier continuent de s'accroître structurellement. "La dette publique est quant à elle orientée à la hausse", pointe la BNB.

Les taux élevés d'inflation feront grimper les coûts salariaux de 4,5 % en 2022

L'inflation a augmenté ces derniers mois pour atteindre des niveaux jamais vu au cours de la période récente. Par le jeu des mécanismes d'indexation, les taux élevés d'inflation font à leur tour grimper les coûts salariaux, a expliqué vendredi la BNB.

Ces coûts salariaux augmenteraient de pas moins de 4,5% en 2022. "Des chiffres rarement vus, jamais vus en fait", selon Geert Langenus, économiste à la Banque nationale. "Bien qu'à terme, d'autres pays soient également confrontés à une certaine accélération de la croissance des salaires sous l'effet de la hausse de l'inflation, la compétitivité des entreprises belges en pâtira à court terme", prévient la BNB. Néanmoins ce problème de perte de compétitivité est "temporaire", ajoute le gouverneur de la Banque nationale, Pierre Wunsch.

Les projections actuelles de la BNB donnent à penser que l'inflation particulièrement élevée est passagère et qu'aucune spirale de longue durée entre les salaires et les prix ne sera observée. Cela s'explique par l'hypothèse selon laquelle la pression extérieure sur les coûts est appelée à se modérer dans le courant de 2022, détaille la Banque nationale, mais aussi par le fait que la forte croissance des coûts salariaux sera en grande partie compensée par la compression des marges bénéficiaires des entreprises. La BNB estime que l'inflation refluerait même dès 2023 pour ne plus ressortir qu'à un niveau à peine supérieur à 1%.

Les prix élevés du gaz coûtent 1,8 milliard d'euros en plus par mois

Les prix élevés du gaz coûtent à l'économie belge 1,8 milliard d'euros supplémentaires chaque mois, a encore indiqué vendredi la BNB. L'institution est arrivée à cette conclusion en comparant les prix moyens du gaz de ces dernières années avec les prix actuels. Le gaz naturel est historiquement cher en raison des pénuries sur le marché et atteint les 100 euros par MWh. Selon la Banque nationale, les prix du gaz baisseront néanmoins au cours de l'année 2022.


 

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