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"Je ne sais pas si je vais finir l’année": nous avons suivi Jean-Louis pour comprendre le problème de la taxe kilométrique

 
 

Pour bien comprendre le mécontentement des chauffeurs de poids-lourds, l'une de nos équipes a accompagné Jean-Louis. Ce camionneur est inquiet, et convaincu que cette nouvelle taxe va lui coûter beaucoup d'argent. Il en a fait la démonstration à bord de son camion.

Cela fait 26 ans que Jean-Louis sillonne les routes au volant de son camion. Il s’est lancé comme indépendant il y a cinq ans. Tout se passait bien pour lui jusqu’à l’arrivée de cette taxe au kilomètre. Il est aujourd’hui plus que jamais inquiet pour son avenir.

"On essaye au bout du mois de faire un maximum. C’est déjà très difficile entre les frais du camion, les frais du gasoil, etc.", explique Jean-Louis Wilmot, chauffeur poids lourd. "Et au final, maintenant on nous ajoute une taxe, déplore-t-il. Honnêtement, je ne sais pas si je vais finir l’année."

Pour nous montrer un exemple concret, il nous emmène dans son camion. Jean-Louis a acheté il y a trois jours le boîtier qui calcule la taxe à payer. Nous parcourons quelques kilomètres à ses côtés. Et le montant grimpe rapidement.


"Une moyenne de 600 euros par semaine"

"On a fait 29, 55 kilomètres pour un coût de 6,44 euros", constate Jean-Louis. "Je trouve que c’est quand même vraiment excessif quand vous voyez le peu de kilométrage qu’on a fait, déclare-t-il. Un transporteur qui roule sans excès peut faire 500 ou 600 kilomètres par jour. Ça veut dire qu’on pourra avoir une taxe qui va évoluer entre 100 et 120 euros par jour, multipliez ça par cinq jours. On va dire une moyenne de 600 euros par semaine." De l’argent qu’il faut avancer car ce boitier fonctionne avec un système de prépaiement.

Beaucoup de transporteurs devraient licencier. Certains ont déjà commencé. "Hier, lors de notre barrage, on avait déjà deux chauffeurs que le patron a licenciés à cause de cette taxe", raconte Jean Louis. Il en est convaincu : "Il y a pas mal de transporteurs qui vont arrêter."

Pour éviter la faillite, Jean-Louis devra augmenter ses tarifs. Mais ce que lui et ses collègues veulent surtout, c’est que cette taxe soit supprimée pour les chauffeurs belges.


 

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