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Grogne des agriculteurs: où en est-on?

 
 

C'est la fin temporaire des actions menées par les éleveurs et producteurs de lait. Ils bloquaient encore plusieurs grands magasins ce matin mais la concertation engagée avec l'industrie alimentaire a abouti à un accord. Dès la fin du mois d'aout, un mécanisme sera mis en place pour éviter la fluctuation importante des prix des produits d'élevage..

Les partenaires de la concertation de la chaîne alimentaire, avec le concours des autorités de la concurrence, élaboreront une proposition visant à atténuer l'impact de la volatilité sur le revenu agricole, indiquent vendredi les représentants des producteurs agricoles, de l'industrie alimentaire et de la grande distribution dans un communiqué commun à l'issue d'une réunion au siège de Comeos.

Les propositions prendront à court terme la forme "d'un soutien temporaire aux prix des secteurs laitier et porcin". "À long terme, il s'agira d'un mécanisme de stabilisation auquel tous les maillons de la chaîne participeront", selon le communiqué. "Les deux éléments sont indissociablement liés et feront partie intégrante d'une proposition concrète et globale qui sera élaborée avant la fin du mois d'août", précisent les protagonistes.

Les partenaires de la concertation de la chaîne élaboreront, aussi pour la fin du mois d'août, des propositions relatives à la durée des contrats d'achat, au contenu des campagnes de promotion (origine des produits, politique des prix) et à l'adéquation entre l'offre et la demande, aussi bien sur le plan des quantités que sur celui de la spécificité des produits, en tenant compte de l'évolution du comportement du consommateur.

Le communiqué est signé par l'ABS, le Boerenbond, Comeos, la Fevia, la FJA, la Fugea, la FWA et le MIG. "La réunion n'a pas encore débouché sur des résultats concrets, mais nous nous donnons un mois pour voir si nous parvenons à mettre des choses en place", commente Erwin Schöpges, porte-parole de l'European Milk Board qui représente le groupement de producteurs laitiers MIG. Selon lui, l'objectif pour fin août sera de "trouver une formule pour augmenter la trésorerie des producteurs" et cela à court terme.

Il précise toutefois que des mesures prises à l'échelle belge ne résoudront pas la crise. "La majorité du lait produit en Belgique est vendu sur le marché mondial, c'est donc surtout au niveau européen qu'il faut changer les choses", dit-il. Un point de vue partagé par la Fugea (Fédération unie de groupements d'éleveurs et de producteurs): "Les mesures belgo-belges peuvent soutenir une partie des producteurs, mais elles doivent s'accompagner d'un mécanisme de stabilisation des prix au niveau européen", indique Gwenaëlle Martin.

Pour Comeos, fédération du commerce et des services, l'importance de l'exportation des produits agricoles comme le lait ou le porc fait toute la complexité du problème. "On ne peut pas nous demander de subsidier les exportations de lait en poudre en Chine", argumente Dominique Michel, CEO de Comeos.

Par ailleurs, "le groupe de travail mis en place planchera également sur l'évolution du marché et des attentes des consommateurs, afin que les producteurs orientent leur travail en conséquence", relève-t-il.


 

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