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Le prix de l'essence repart à la hausse: "Pourquoi ne ressent-on pas l'effet du cliquet inversé?"

Le prix de l'essence repart à la hausse: "Pourquoi ne ressent-on pas l'effet du cliquet inversé?"
© BELGA IMAGE
 
 

Les prix de l'essence repartent à la hausse à la pompe. Ils sont à nouveau au plus haut ce mardi. Les records du mois de mars sont dépassés. Le litre d'essence 98 coûte 2,03 euros. Et pour la 95, c'est 1,95 euros le litre. Vous êtes plusieurs à nous demander pourquoi ne ressent-on pas l'effet du cliquet inversé.

"Les prix à la pompe augmentent encore. Le gouvernement avait pourtant activé le cliquet inversé. Pouvez-vous m'éclairer ?", demande Michael via notre bouton orange Alertez-nous. Il n’est pas le seul à nous poser cette question.

Le litre d’essence augmente de plus de 5 centimes. Un litre d'essence 95 coûte aujourd'hui 1,95 euro le litre. Pourquoi les prix de l’essence continuent-ils de grimper ? Pourquoi ne ressent-on pas les effets des mesures prises par le gouvernement ? Voici ce qu'il faut savoir: 

  • Tout d'abord, il y a une confusion entre "cliquet inversé" et "blocage des prix". Ce n’est pas parce qu’il y aurait un cliquet inversé que les prix à la pompe ne continueraient pas à augmenter. Le cliquet inversé revient juste à réduire la part de taxes, appliquées sur chaque litre de diesel ou d’essence. Mais le prix à la pompe ne dépend pas que des taxes, mais surtout du prix de la matière première, le pétrole en l’occurrence, qui ne cesse de grimper. Et qui est donc le seul responsable de la hausse des prix.
  • Le gouvernement n’a pas appliqué de cliquet inversé, mais il a opté pour un système qui produit les mêmes effets, à 6 centimes près. Au lieu de diminuer proportionnellement la part de taxes sur le carburant en fonction du prix (cliquet inversé), le gouvernement accorde un rabais automatique (forfait) de 17,5 centimes sur chaque litre de carburant. Ce système a l’avantage de faire baisser plus vite le prix payé à la pompe que le cliquet inversé. Mais l’aide est plafonnée à 17,5 centimes le litre, alors qu’à partir d’un prix de plus de 2 euros le litre de diesel, on aurait pu espérer une aide jusqu’à 23 centimes.
  • Il serait faux de dire qu’on ne ressent pas les effets des mesures gouvernementales. Sans l’aide appliquée depuis le 19 mars, les Belges auraient payé 17,5 centimes d’euros de plus chaque litre versé dans leur réservoir. Pour un automobiliste qui fait un plein de 50 litres par semaine, ça fait une économie de 87,5 euros depuis mars. 
  • Sans le rabais pratiqué actuellement par l’Etat, le prix maximal à la pompe ne serait pas de 2,083 pour le diesel mais de 2,258 euros. L’essence 95 serait à 2,13 euros le litre au lieu de 1,957 actuellement.
  • Il n’est pas question d’appliquer de cliquet inversé à l’avenir, vu qu’il y a déjà une baisse équivalente sur les accises qui est pratiquée. Légalement, la Belgique ne peut d’ailleurs descendre en dessous d’un certain niveau d’accises : 330 euros du mètre cube. Bref, même si la Belgique voulait se priver totalement des taxes sur les carburants, la loi le lui interdit.

Le diesel en baisse

Alors que le prix de l'essence a atteint un nouveau record ce mardi, le prix du diesel recule. A partir de mercredi, il faudra au maximum compter 1,97 euro le litre pour ce carburant, une baisse de 11 centimes, ressort-il mardi de la publication des prix maxima de la Direction générale Energie du SPF Economie.

Le SPF indique encore que le prix du mazout va augmenter de six centimes mercredi. Il faudra prévoir 1,22 euro le litre pour une commande de gasoil de chauffage inférieure à 2.000 litres et 1,19 euro pour une quantité supérieure à ce seuil. Le mazout extra (gasoil diesel) connaît une évolution similaire passant à 1,24 euro le litre pour une commande inférieure à 2.000 litres et 1,21 euro pour ce qui excède ce total.


 

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