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Si l'espace Schengen disparaissait, nous en paierions le prix: "Les plus touchés seraient les touristes européens"

Si l'espace Schengen disparaissait, nous en paierions le prix: "Les plus touchés seraient les touristes européens"
 
 

Dans sa chronique sur Bel RTL, Bruno Wattenbergh est revenu ce jeudi matin sur les des menaces qui pèsent sur l’Espace Schengen.

Parce que l’économie européenne est en partie basée sur la libre circulation des biens, des personnes et des services, Bruno Wattenbergh propose d’examiner ce jeudi matin quelles seraient les conséquences économiques de la fin de l’Espace Schengen.

Un retour des contrôles des frontières?

Plusieurs gouvernements européens, certaines partis politiques, menacent d’un retour des contrôles aux frontières, ce qui remettrait en question l’Espace Schengen. Mais rappelons ce qu’est cet espace Schengen. En très bref résumé, c’est un espace européen unique au sein duquel il y a une élimination des contrôles frontaliers internes, mais aussi une politique commune sur le séjour temporaire des personnes et une coordination et une harmonisation des contrôles aux frontières extérieures.

C’est un accord à 26, 18 pays européens plus l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège, la Suisse et Monaco, Saint-Martin et le Vatican. Et avec l’afflux massif de demandeurs d’asile ces derniers mois 7 pays au moins ont rétabli des contrôles intensifs aux frontières, remettant ainsi temporairement en question notre Espace Schengen. L’Autriche a ainsi rétabli ses contrôles aux frontières depuis l’automne 2015 et a même érigé une clôture sur sa frontière avec la Slovénie, elle-même membre de l’espace Schengen.

Est-ce permis par ces accords ?

Les accords de Schengen autorisent une réactivation des contrôles aux frontières internes de la zone mais pour une courte durée seulement.

Quelles seraient les conséquences de l’effondrement de cet Espace Schengen ?

A court terme, les plus touchés par cette mesure seraient les touristes européens de court séjour qui voyageraient à l’intérieur de l’Europe et qui seraient à nouveau soumis au contrôle de leur identité. Pire encore serait la situation de touristes non européens visitant plusieurs pays en Europe. Enfin, ce serait un cauchemar pour les travailleurs frontaliers et enfin pour le trafic routier de marchandises. Entre le Danemark et la Suède, sur le pont qui relie Copenhague et Malmo, les travailleurs frontaliers mettent 45 minutes de plus pour effectuer leur trajet habituel depuis la réintroduction des contrôles d’identité.

Peut-on chiffre le coût pour l’économie et donc pour les citoyens européens ?

C’est en tous cas ce qu’a calculé un institut français. Pour les pays de l’espace Schengen, l’impact direct serait de l’ordre de 0,8% du Produit Intérieur Brut, soit plus de 100 milliards d’euros à l’horizon 2025. Avec bien sûr, un coût plus élevé pour les pays fort touristiques ou encore pour nous qui sommes une plate-forme de transit pour les marchandises et qui avons beaucoup de travailleurs transfrontaliers. Une perte à laquelle il faudra rajouter une réduction des investissements directs et des flux financiers plus difficiles a` évaluer.


Mais la restauration du contrôle aux frontières a donc déjà un coût économique ?

Oui, mais à court terme, le coût paraît supportable étant donné qu’il s’agit que de mesures d’urgence. Le vrai risque à combattre étant de laisser l’espace Schengen se fragmenter, voire de disparaître. Et enfin, ne négligeons certainement pas le coût politique d’une telle disparition, parce, finalement, c’est la représentation la plus visible pour les citoyens européens de l’existence de cette grande Europe.


 

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