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C'est la fin des quotas laitiers: quelle conséquence sur le prix du lait en Belgique?

 
 

Le 1er avril, l'Union européenne mettra fin au système des quotas de production du lait au sein de l'UE. Ce système était en vigueur depuis 30 ans. Désormais les agriculteurs pourront produire autant de lait qu'ils le souhaitent. Une mauvaise affaire pour les plus petits producteurs dont les marges bénéficiaires sont déjà très faibles. En six ans, le secteur du lait a perdu 200 mille exploitations en Europe.

Notre journaliste Benjamin Brone et notre camerawoman Anne Lutgen sont allés à la rencontre de Marc Decoster, éleveur de vaches dans le Brabant wallon depuis 35 ans. L'homme est un véritable survivant des crises successives, dont celle de 2009.

"A ce prix-là, autant le jeter"

A l'époque, le prix du lait était au plus bas, et les protestations des producteurs restent dans toutes les mémoires: ils avaient déversé des centaines, voire des milliers de litres de lait dans les champs. Leur revendication? Cesser les quotas sur le lait, afin de permettre aux producteurs d'en vendre plus. Ainsi, ils auraient pu augmenter leur marge bénéficiaire pour pallier à la baisse du prix et donc, à la crise qu'ils traversaient.

Marc Decoster a tenu le coup

L'agriculteur Marc Decoster n'a jamais cessé de produire du lait. "On avait déjà une exploitation de moyenne un peu plus élevée que la moyenne wallonne, explique-t-il à notre journaliste. Grâce à cela, on avait un peu d'économies d'échelle. Si moi je ne m'y retrouvais plus, les autres avaient encore beaucoup plus de difficultés".

La fin des quotas va provoquer une baisse du prix inéluctable

Le fermier dispose d'un quota de 1.700.000 litres par an. Mais dès le 1er avril, les 3.500 exploitations laitières wallonnes n'auront plus aucune limite. Le produit, aujourd'hui à 30 centimes par litre, risque donc de subir une dégringolade: "Quand les volumes augmenteront, les prix baisseront. Il y aura une pression sur les prix, c'est certain. L'Europe l'a voulu comme ça et a renforcé quelque part le pouvoir de laiteries".

En effet, les laiteries (qui achètent le lait des producteurs) déterminent le prix du lait.

La solution? Un prix du lait européen pour soutenir les producteurs

Aujourd'hui, plus de 60% du lait wallon part à l'exportation. La libération du marché doit permettre d'augmenter les transactions mondiales. "On aurait très bien pu décider d'un prix européen qui rémunèrent les agriculteurs à leur juste valeur", regrette Marc Decoster.
Demain, Marc produira davantage de lait mais en s'assurant aussi d'autres revenus.


 

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