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Bpost a failli fusionner avec la poste néerlandaise: les syndicats craignent toujours le pire, l'Etat belge n'aurait plus été majoritaire

Bpost a failli fusionner avec la poste néerlandaise: les syndicats craignent toujours le pire, l'Etat belge n'aurait plus été majoritaire
 
 

Comme révélé à demi-mot vendredi, bpost a bien failli racheter et fusionner avec PostNL. Mais les négociations, en cours depuis des mois dans la plus grande discrétion, ont finalement capoté. Les syndicats de bpost sont inquiets: en cas de fusion, ils craignent pour les statuts de leurs agents qui bénéficient toujours des avantages de l'époque où La Poste était un service public et où ils étaient fonctionnaires. D'autant que si le deal s'était fait, l'Etat belge aurait perdu son statut d'actionnaire majoritaire. Mais tant le ministre De Croo que le CEO de bpost veulent rassurer: ces statuts particuliers sont protégés par la loi belge.

Bpost a confirmé que des négociations ont été menées avec PostNL, son pendant néerlandais, concernant "une éventuelle combinaison des deux sociétés par le biais d'une offre publique d'acquisition amicale de toutes les actions de PostNL par bpost". "Au final, ces négociations n'ont pas abouti à un accord sur les conditions d'une telle transaction", indiquait bpost dans un communiqué hier soir.


"Points de vue trop divergents"

Ces pourparlers étaient en cours depuis plusieurs mois, mais le projet d'acquisition de PostNL est définitivement abandonné, selon le CEO de bpost Koen Van Gerven. "Ce n'est pas un drame, mais c'est dommage. Il ne faut jamais dire jamais, mais ce chapitre-ci est clos." "Les négociations sur un projet de fusion se basaient sur un document de 60 pages, mais nos points de vue étaient trop divergents pour aboutir à un accord." Le CEO ne souhaite pas préciser si le noeud du problème était d'ordre financier.


Ca aurait permis des livraisons en 24h ou en soirée

Selon le patron de l'entreprise postale, bpost lorgnait PostNL pour les possibilités de croissance sur le marché des paquets qu'elle offrait. "Bpost et PostNL ont de gros clients qui apprécieraient une offre intégrée", a-t-il expliqué. La fusion aurait ainsi permis la mise en place de nouveaux services, comme des livraisons ayant lieu le même jour que le dépôt du colis ou des livraisons en soirée. "Nous aurions eu une offre plus solide ensemble et nous aurions pu renforcer nos croissances mutuelles", a estimé Koen Van Gerven.


L'Etat belge n'aurait plus été actionnaire majoritaire

Bpost voulait acquérir la totalité des actions de PostNL en échange de cash et d'actions bpost. Ce qui veut dire que l'Etat belge aurait vu passer sa participation dans l'entreprise sous la barre des 50%. Cela n'aurait pas été un problème puisque le gouvernement a autorisé ce scénario. Il n'était toutefois pas question d'une vente des actions de l'Etat, avait déjà précisé Alexander De Croo vendredi.


"Bon pour bpost, bon pour les travailleurs, bon pour l'économie belge"

Le ministre l'Agenda numérique, des Télécommunications et de la Poste a défendu la tentative d’évolution de bpost hier après l’annonce de l’abandon des négociations. "Le fait que bpost et PostNL ont étudié ces derniers mois la possibilité de fusionner les deux entreprises montre que la direction vise une stratégie de croissance et de diversification. Une entreprise performante et forte comme bpost doit avoir la liberté d'étudier comment elle peut se renforcer dans un environnement qui évolue rapidement sous l'impulsion de la révolution numérique. C'est une des raisons pour laquelle j'ai proposé l'an dernier au gouvernement d'adapter la loi de 1991 sur les entreprises publiques", a expliqué le ministre. "Une stratégie tournée vers l'avenir est plus que cruciale pour assurer le succès et la création d'emplois. Le marché des lettres traditionnelles a connu une baisse de 5% l'an dernier. Parallèlement, nous observons une forte augmentation de la livraison de colis, sous l'impulsion de l'e-commerce. Il est donc essentiel que bpost analyse comment elle peut renforcer sa position dans cette nouvelle économie. C'est bon pour l'entreprise, c'est bon pour les travailleurs, et c'est bon pour l'économie belge", a poursuivi M. De Croo.


Selon De Croo, les syndicats n'avaient rien à craindre

"La direction de bpost a reçu, dans ce cadre, la confiance du gouvernement pour étudier les options lui permettant de se renforcer, avec trois lignes de conduite claires: les droits acquis des travailleurs doivent être garantis, ce qui est clairement inscrit dans la loi. L'entreprise doit aussi devenir plus forte, avec un business model orienté vers le futur, en observant les nouveaux marchés et produits. Bpost doit aussi rester ancrée économiquement dans notre pays." "La direction et les employés de bpost collaborent déjà avec succès depuis dix ans. Je les encourage à poursuivre sur la même voie", a conclu le ministre.


"PostNL propose des contrats précaires"

"Nous sommes rassurés par cette nouvelle, du moins à court terme" a réagi Marc De Mulder, du SLFP. "Cela signifie qu'à court terme, les conditions de travail seront préservées chez bpost, mais il faudra rester vigilants, on sait que PostNL continue à prospecter et développer son réseau sur le marché belge, tout en proposant des contrats précaires. Tant que des règles claires ne seront pas établies pour garantir un salaire correct aux travailleurs, on demeurera vulnérables", a averti le syndicaliste.


Vers des actions de grève? Les syndicats protégeront les agents statutaires

"On reste avec nos inquiétudes", confirme Stéphane Daussaint, responsable général de la CSC-Transcom Postes. "Que couvraient ces négociations? Quel projet était sur la table? Pour quelles raisons les tractations ont-elles échoué? Nous aimerions le savoir... Il nous importe, avant tout, de garantir le statut d'agent statutaire. Les employés actuels ont été engagés sous un régime d'Etat, il ne faut pas que cela change. Le personnel doit garder une qualité et une stabilité d'emploi, ce qui est loin d'être garanti avec l'opérateur PostNL, qui privilégie les contrats partiels et avec les indépendants", s'inquiète Stéphane Daussaint. 


Le CEO rassurera les syndicats ce lundi

Une rencontre est prévue ce lundi matin entre le CEO de bpost Koen Van Gerven et les syndicats pour, en autre, répondre à ces questions. Selon Koen Van Gerven, les syndicats ne devraient pas s'inquiéter d'un accord tel que celui qui a été envisagé avec PostNL. "Il devraient s'en réjouir. Nous devons renforcer l'entreprise pour l'avenir." Il rappelle encore, comme l’a fait le ministre De Croo, que toutes les conditions de travail individuelles et collectives sont garanties par la loi.


Bpost n'abandonne pas ses tentatives de croissance

Le CEO de bpost reste enfin ouvert pour l’avenir. "De nouvelles opportunités se présentent tous les jours. S'il y a des dossiers intéressants, alors on les examinera."


 

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