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"Une insertion plus douce dans le milieu professionnel": près de 7 000 étudiants séduits par le statut d'étudiant-entrepreneur

"Une insertion plus douce dans le milieu professionnel": près de 7 000 étudiants séduits par le statut d'étudiant-entrepreneur
© Pixabay
 
 

Le statut d'étudiant-entrepreneur, une solution pour les jeunes entre 18 et 25 ans qui souhaitent se lancer comme indépendants. Créé en 2017, ce statut rencontre aujourd'hui un succès grandissant. Le 1er mars 2019, 6.820 étudiants combinaient leurs études et une activité entrepreneuriale.

Près de 7.000 étudiants séduits par le statut d'étudiant-entrepreneur, c'est trois fois plus qu'en 2017. Ce statut social offre des avantages attractifs, notamment en matière de cotisations sociales, qui sont réduites. Des avantages qui ont convaincu Alicia, étudiante-entrepreneure depuis octobre 2018.


"C'est vraiment comme si je faisais un job étudiant, sauf que je ne suis pas taxée"

Alicia est étudiante en gestion des ressources humaines à l'Université catholique de Louvain. La jeune femme crée son activité le 16 octobre 2018. Elle avait entendu parlé du statut d'étudiant-entrepreneur lorsqu'elle était en troisième année de bachelier. Déterminée, elle lance le concept "Prends-en de la graine". Son objectif : promouvoir l'alimentation saine à Louvain-la-Neuve, ville principalement étudiante, en proposant des petits-déjeuners sains.

"J'ai eu l'idée parce que je ne kotais pas à Louvain-la-Neuve. J'arrivais tôt, je me levais tôt, je n'avais pas le temps de déjeuner. Il n'y avait pas de solution pour manger sainement. Les petits croissants, les pains au chocolat, j'en ai eu marre."

Son statut d'étudiante-entrepreneure l'a bien aidée à se lancer, notamment financièrement. "Je peux donc tout à fait faire un peu de chiffre d'affaires, et alors je garde mes allocations familiales, donc c'est vraiment comme si je faisais un job étudiant, sauf que je suis pas taxée."

Alicia aura 25 ans le 30 août prochain, date limite pour son statut actuel. Elle deviendra alors indépendante à titre principal dès septembre. Avec ses deux associés, elle recherche 20.000 euros.


Une insertion "plus douce" dans le milieu du travail, mais aussi quelques inconvénients

Inès est quant à elle étudiante indépendante depuis le début de l'année scolaire. Elle combine ses études, très prenantes, avec une activité dans son domaine : l'information. "Pour moi, les avantages, ce serait : les 85 euros de cotisations tous les trois mois, au lieu de 700 euros pour les autres indépendants, et pas de limite ou d'horaires imposés niveau temps de travail". 

Globalement, le statut permet à l'étudiante de ne pas prendre de trop gros risques financiers. "Ça permet de t’insérer plus vite, mais de façon plus douce, dans le monde professionnel".

Le statut s'accompagne tout de même de quelques inconvénients qu'il vaut mieux connaître avant de se lancer. "Si tu travailles avec une entreprise, elle a tendance à te considérer un peu comme un stagiaire, alors que non, tu es indépendant, il ne faut pas l'oublier. On ne doit pas t'imposer d'horaires, c'est toi qui fixes tes congés, ça se négocie."

Inès a également rencontré d'autres obstacles, plus institutionnels. La jeune femme a remarqué que très peu d'institutions connaissaient ce statut spécial. "Par exemple, avec les secrétariats des écoles, les entreprises, les caisses d’allocations pour indépendants, ou même les SPF Economie et Finances, il faut batailler de longues semaines pour que les papiers soient en ordre, car chacun fait des recherches de son côté puis 'laisse pourrir le problème'".

Une situation qui peut donner lieu à des retards, voire des amendes de la part de certaines institutions publiques. "Il faut être solide", conseille Inès. 


Beaucoup de stress et de questionnements

Se lancer dans une activité en tant qu'indépendant peut amener son lot d'interrogations, d'autant plus pour de jeunes étudiants. L'Union des classes moyennes accompagne ceux qui souhaitent débuter. Les questions sont souvent d'ordre financier. 

"En commençant, l'étudiant va nous demander : 'Est-ce que mon activité est viable ? Que déduire au niveau de mes frais ? Comment puis-je faire un plan financier ?'", explique Vincent Walbrecq, manager de l'Union des classes moyennes pour le Brabant wallon. "On a aussi la question : 'Est-ce que mon activité va générer des cotisations sociales ?'. Et donc, on va analyser en fonction des revenus nets si l'activité est redevable de cotisations sociales."

Les étudiants entrepreneurs ne paient pas de cotisations sociales tant que leur revenu annuel ne dépasse pas 6.923,69 euros. L'étudiant paiera en revanche des cotisations réduites, tant que son revenu ne dépasse pas 13.847,39 euros par an.


Des secteurs phares pour les étudiants-entrepreneurs

Dans le top des secteurs d'activité des étudiants indépendants, les professions libérales se hissent à la première place, avec 39,65%. Il s'agit surtout d'étudiants qui donnent des cours particuliers ou des étudiants artistes. Ce secteur est suivi par le commerce (26,64%) et l'industrie (14,52%). 


 

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